Une étude menée auprès de 4000 personnes dresse un profil-type du migrant marocain, à l’écart des idées reçues. Le point.

En 2012, l’agence de l’Union Européenne European Training Foundation (ETF) et l’Association marocaine d’études et de recherches sur la migration (AMERM) ont mené une étude intitulée “Migration et compétences” auprès de 4000 Marocains, entre migrants potentiels et migrants de retour au Maroc. Publiée le 26 février 2013, elle pourrait se résumer à un chiffre choc : 42% des sondés, qui n’ont jamais quitté le Maroc, ont avoué leur envie  de vivre ailleurs. Pourquoi ne franchissent-ils pas le pas ? 9% seulement d’entre eux disposent des informations, des papiers et de l’argent nécessaires pour mener à bien ce projet. Selon les régions, c’est à Agadir (52%) et à Marrakech (49%) que le désir d’émigration est le plus marqué. Dans ses conclusions, l’étude bat d’ailleurs en brèche une certaine idée reçue sur la migration économique. “La migration ne semble pas l’apanage des pauvres, mais un phénomène sociétal au Maroc”, concluent les auteurs de l’étude. Ces derniers ont même noté que ce sont bien les personnes avec un niveau d’éducation élevé qui sont le plus tentées de changer d’air. Pour les autres, la migration est d’abord un moyen d’améliorer leur situation économique. Mais ce n’est pas gagné d’avance. Selon les conclusions de cette étude, la migration n’améliore pas le niveau de vie des Marocains puisque 74% des migrants sondés affirment qu’ils ont vécu dans la pauvreté après leur départ. La majorité dit ne pas vouloir séjourner dans des pays d’accueil plus de 10 ans. Enfin, les Marocains privilégient globalement l’émigration de longue durée et 53% des travailleurs rentrés au pays ont vécu plus de 7 ans à l’étranger.  Les raisons de leur retour sont essentiellement familiales (52% des sondés). Seuls 5% des personnes interrogées affirment être rentrées pour investir