Après un déficit de 6% en 2011, Maroc SA touche le fond en 2012, accusant un déficit budgétaire de 7,1%. Un taux à la grecque qui rappelle les années 1980 et le programme d’ajustement structurel (PAS).
“La situation est grave mais pas désespérée”. Voilà comment l’argentier du royaume, Nizar Baraka, qualifie l’état des finances publiques en 2012. Fini donc les discours rassurants, car avec un déficit budgétaire de 7,1%, l’heure de vérité a sonné. Ce trou, le plus gros depuis au moins 15 ans, a été causé essentiellement par l’explosion des charges de compensation qui ont marqué un bond de 22,3 milliards de dirhams. Sans compter la masse salariale qui s’est aggravée de 2,3 milliards de dirhams, suite à la revalorisation des salaires dans la fonction publique décidée en 2011 par Abbas El Fassi. Une hausse générale des charges de Maroc SA que toutes les levées du Trésor en 2012 n’ont pu couvrir. “Le niveau du déficit aurait pu être de 9% du PIB si le gouvernement n’avait pas pris des mesures pour le contenir”, poursuit le ministre istiqlalien des Finances, faisant allusion à la hausse des prix des hydrocarbures décidée en mai 2012, et les différentes mesures de rationalisation du train de vie de l’Etat. Deux mesures qui ont économisé à l’Etat pas moins de 10 milliards de dirhams sur l’année. Des efforts salués par les institutions financières internationales, qui qualifient toutefois la situation de “critique” si des réformes de fond ne sont pas lancées rapidement. à l’image de l’agence de notation américaine Moody’s qui a réagi quelques jours après l’annonce catastrophe de Nizar Baraka, en abaissant la perspective du Maroc de “stable” à “négative”. Une mention qui devrait augmenter sensiblement le coût de la dette du pays, qui culmine déjà à 60% du PIB. Un seuil à ne surtout pas dépasser…
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