Le dernier rapport de l’Open Society Foundations concernant le programme de torture et de détentions secrètes de la CIA épingle le Maroc.
Selon l’Open Society Foundations, le Maroc a permis l’utilisation de son espace aérien et de ses aéroports et accueilli deux centres de détention : celui de Témara, “géré par les services de sécurité marocains”, et un autre à Aïn Aouda, près de Rabat, construit sur instruction américaine. Sur 136 cas de victimes présentées, plus d’une dizaine, de diverses origines, sont passées par le Maroc dès 2002. La CIA pouvait y interroger des suspects ou déléguer la tâche, et le MI5 britannique y sous-traiter quelques interrogatoires. Deux cas sont parlants. Celui de Mohamed Binyam, citoyen éthiopien. Capturé au Pakistan, il atterrit en 2002 à Rabat sur un vol secret de la CIA. Là, des hommes le droguent, lui atrophient les testicules, lui brisent des os et versent de l’eau bouillante sur son pénis avant qu’il ne soit renvoyé en 2004 en Afghanistan. Abou Elkassim Britel, citoyen italien, a lui aussi été conduit par la CIA à Rabat en 2002. Là, il aurait été, selon le rapport, confié à des agents marocains qui l’ont interrogé dans le centre de détention de Témara. Relâché en février 2003, il est de nouveau arrêté par des agents marocains en mai, et renvoyé à Témara où il signe des aveux l’impliquant dans des attentats. Il est condamné à neuf ans de prison. En 2006, une cour italienne, après enquête, l’innocente de tout acte terroriste. Il quitte le Maroc en 2011 après avoir obtenu la grâce royale.
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