Le grand loupé de la CAN
D’accord El Arabi aurait dû tirer plutôt que d’essayer de lober. Oui bien sûr, Chafni avait suffisamment d’espace pour esquiver le keeper sud-africain plutôt que de tenter de lui glisser le ballon entre les jambes. Mais le plus grand loupé de la CAN 2013 est sans doute cette décision de la fédération de payer aux joueurs de la sélection des billets d’avion en classe économique pour leur retour de Durban. Bordel ! 4 aéroports, 3 avions, 2 escales, 24 heures de trajet en compartiment low-cost, c’est plus violent qu’un tacle appuyé et prémédité de Pépé. C’est cheap de la part du staff de Ali Fassi Fihri ! Quoi ? C’est une sanction pour ce groupe sorti dès le premier tour de la compétition ? Auquel cas, il fallait les entasser dans un taxi brousse plutôt qu’un Airbus A 380. Un souci d’économie et de rationalisation des ressources ? Sans déc… Le coût d’un surclassement est peanuts comparé aux 5 millions de dirhams qu’a coûté la campagne africaine, c’est d’ailleurs moins d’une journée de salaire d’un Eric Gerets qui se déplaçait en first class à l’œil et qui est reparti avec une belle clause de rupture de contrat. Devant ce zèle de radinerie, nos internationaux d’Europe (choyés par leurs clubs) ont préféré dégainer leurs portefeuilles pour écouler les dix heures de vol de nuit dans une couchette en business class. Nos botolistes, eux, fauchés comme des joueurs de foot du bled, ont préféré garder le reliquat de per diem pour les mauvais jours, quitte à se convertir en contorsionniste… Livrés à eux-mêmes, certains de ces petits gaillards de chez nous -qui effectuaient leur premier voyage à l’étranger- auraient même pu se perdre dans les méandres de l’aéroport Charles de Gaulle, désert à 6h du matin. Pire encore, même en atterrissant à Mohammed V, il n’y avait personne de la fédé pour les accueillir. Pendant ce temps-là, un de leurs accompagnateurs de la délégation officielle expédiait les formalités de police dans le comptoir VIP, sans regarder derrière lui…
Makhzen Agence Presse
Elle en a pris plein la gueule notre si chère agence Maghreb Arabe Presse. Le dernier rapport de la Cour des comptes a énuméré toutes les carences éditoriales de ce canal médiatique, mieux que ne l’aurait fait n’importe quel cabinet spécialisé dans les médias : prédominance des informations officielles, faiblesse dans la production des informations, prépondérance des dépêches produites par les agences étrangères, dépêches à faible valeur ajoutée, insuffisance de règles de pluralité des points de vue… Le pamphlet de la Cour va jusqu’à donner des exemples concrets : l’explosion du café Argana a été diffusée par les agences de presse étrangères 22 minutes avant la MAP, la couverture du processus de révision constitutionnelle ne donne pas la parole à l’ensemble des parties concernées… En gros, les magistrats-auditeurs de Driss Jettou disent que la MAP, c’est de la daube côté info. Nous, on ne se serait jamais permis ça. On a trop de respect pour nos confrères. Néanmoins, quand la MAP se défend en clamant qu’elle “n’est assujettie à aucune ligne éditoriale particulière”, et qu’elle “ne privilégie pas la collecte d’informations d’une partie au détriment de l’autre”, là c’est pousser le bouchon trop loin. Il n’y a qu’à rappeler son petit sobriquet dans la communauté médiatique – Makhzen Agence Presse – pour résumer son excès de zèle dans le traitement des informations officielles…
L’autre match
Maroc-Afrique du Sud. Rappelez-vous, c’était une affiche du printemps 2004 où on se disputait l’organisation de la Coupe du Monde 2010. Tout observateur lucide vous dira qu’en termes d’infrastructures, ils méritaient de nous battre. Rien qu’à voir le (relativement) petit aéroport de Durban, on conclut qu’on ne fait pas le poids quand il s’agit de mégastructures. Wallah, le King Shaka, roi zulu qui a donné son nom à la bâtisse de Durban, aurait sans doute scalpé Abdelhanine Benallou (ancien directeur de notre Office des aéroports, aujourd’hui poursuivi pour dilapidation de deniers publics) s’il avait vécu assez longtemps pour le voir inaugurer le terminal 2 de l’aéroport de Casablanca. Et puis, il y a ces 35 kilomètres d’autoroutes qui relient l’aéroport de Durban à la ville. Franchement, nos ingénieurs du ministère de l’Equipement devraient copier la formule de ce bitume sud-africain qui résiste aux tempêtes tropicales. Ça nous évitera de payer le ravalement de notre zeft qui se déforme à la moindre averse. Les aménagements du stade, ceux de la promenade en bord de mer, le complexe portuaire, l’état des chaussées, le civisme… ils nous dépassent de loin, très loin. Soyons fair-play ! Mais bon, on ne va pas cesser d’être chauvin pour autant. On va souligner qu’on les bat à plate couture sur un point : leur connexion Internet est merdique. Alors, de grâce, ne les laissez pas acheter Maroc Telecom…
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