Quelques jours après le début de l’offensive française au Mali, les salafistes les plus influents ont mis le royaume dans l’embarras, en qualifiant cette intervention de croisade contre l’islam. Explications.
L’opération Serval menée par l’armée française au Mali n’est pas dans les bonnes grâces des cheikhs marocains de la salafiya. Dans une déclaration commune, ceux-ci qualifient cette opération de “criminelle” et “agressive” à l’encontre d’un pays musulman. Encore plus virulent, Omar Haddouchi a exhorté le Conseil supérieur des ouléma du royaume à émettre un avis religieux sur la question. Pour ne rien arranger, le Mouvement unicité et réforme (MUR), matrice idéologique du PJD, s’est rallié aux positions des dignitaires salafistes en refusant le principe même d’une telle intervention militaire. La déclaration a fait grincer des dents au sein du gouvernement et également au Quai d’Orsay. Et pour cause, le royaume, même s’il ne participe pas directement à l’opération militaire, fournit néanmoins les renseignements et les facilités nécessaires à sa réussite. Ainsi, Le Maroc a ouvert son espace aérien aux chasseurs bombardiers Rafale ainsi qu’aux avions de transport de troupes et de matériel. En effet, pour gagner les positions des insurgés au Nord-Mali, les Rafale effectuent un arrêt pour le ravitaillement dans la base de Guelmim. La France, de son côté, a souligné le rôle positif du Maroc dans la crise du Mali tout en exprimant son mécontentement vis-à-vis de la position du MUR et dénonce une tentative d’instrumentalisation de l’islam dans ce conflit.
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer