Hicham Tahir sait se glisser dans la peau d’une femme, d’une immigrée ou d’un mort, multiples personnages de son recueil de nouvelles Jaabouq, paru début janvier aux éditions Casa Express. Le jeune écrivain a sans aucun doute un grand sens de l’imagination. La preuve ? Il place des post-scriptum en début de nouvelles. Il est d’une saine insolence, comme le prouve cet incipit : “Je suis pédé.” Parfois, il arrive même à donner un sens aux sons, à rendre la vulgarité poétique ou truculente. Bref, les textes de Jaabouq, sociaux et d’actualité par leurs thématiques (le viol, la famille, la foi, le sexe), sont marqués par une fraîcheur bienvenue. Mais également par une forme de maladresse. Le recueil contient en effet un peu trop de répétitions, de jeux de questions-réponses, ou encore d’images aux constructions parfois trop prévisibles. Mais Jaabouq est la première parution en solo de Hicham Tahir, âgé d’à peine 23 ans. Un travail à saluer donc, car honnête et réalisé avec conviction et, surtout, qui se lit avec plaisir.
Jaabouq, de Hicham Tahir, Casa Express, 128 pages, 90 DH.
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