Retro 2012

Etats-Unis. Yes he can, again

Le président sortant est réélu le 6 novembre. Sa piètre performance lors du premier débat télévisé quelques semaines avant le scrutin avait pourtant laissé entrevoir la possible victoire du candidat républicain, Mitt Romney. Parmi les défis qui attendent Barack Obama, qui dispose d’une majorité au Sénat mais pas à la Chambre des représentants, pour les quatre ans à venir : éviter un resserrement budgétaire, combler le chômage massif hérité de la crise, relustrer son Obamacare et assurer le retrait définitif d’Afghanistan en 2014… Good luck !

 

Europe. La crise s’enlise

En janvier, Athènes obtient de la zone euro un deuxième plan de sauvetage, puis un troisième fin novembre. En juillet, Madrid arrache à Bruxelles un plan d’aide pour recapitaliser ses banques. La crise de la dette italienne refait surface. Principale conséquence des plans d’austérité et de la croissance en berne : le niveau record du chômage dans la zone (11,7%), avec des situations particulièrement préoccupantes en Espagne et en Grèce (plus de 25%). Le 13 décembre, l’annonce d’un accord sur la supervision unique des banques de la zone euro laisse entrevoir une stabilisation durable.

 

Algérie. Business as usual

Le 10 mai 2012, l’Algérie connaît son premier rendez-vous électoral depuis le Printemps arabe. Le Front de libération nationale, le parti du président Abdelaziz Bouteflika, remporte une majorité absolue à l’Assemblée nationale avec l’appui du Rassemblement national démocratique, le parti du Premier ministre. A la surprise générale, la coalition islamiste, l’Alliance verte, n’arrive qu’en troisième position. Les accusations de “trucage” pleuvent. L’élection est la première depuis l’introduction de quotas dans les listes électorales, 145 femmes obtiennent un siège de député.

 

France. Le président “normal”

Le 6 mai, François Hollande est élu président de la république française face à Nicolas Sarkozy. Sa victoire est célébrée en grande pompe, comme celle, 21 ans auparavant, de François Mitterrand, le premier président socialiste. Mais si François Hollande a su séduire les déçus du sarkozysme par ses premières mesures sociales et économiques, l’état de grâce ne dure pas. Les Français doutent de sa capacité à lutter contre le chômage et à résoudre la crise européenne. Et à partir de novembre, le projet de loi visant à autoriser le mariage entre deux personnes de même sexe suscite un large débat de société.

 

Russie. Poutine, le retour

Vladimir Poutine a retrouvé son fauteuil au Kremlin. Déjà élu président de la fédération en 2000 et 2004, il avait dû céder sa place en 2008, la Constitution lui interdisant de concourir pour un troisième mandat consécutif. Il était, depuis, Premier ministre sous la présidence Dimitri Medvedev. L’homme fort du régime remporte le scrutin présidentiel du 4 mars avec plus de 60% des suffrages dès le premier tour. Les observateurs indépendants dénoncent des fraudes massives. Depuis, l’opposition organise régulièrement des manifestations appelant à une “Russie sans Poutine”.

 

Mali. Insurrection islamiste

Le 6 avril, les rebelles touaregs du Mouvement national pour la libération de l’Azawad proclament l’indépendance des deux-tiers Nord du pays. L’application rigoriste de la Charia par les forces islamistes alliées à la rébellion ainsi que la destruction de mausolées appartenant au patrimoine mondial de l’humanité suscitent l’émoi de la communauté internationale, qui craint que la région ne se transforme en sanctuaire du terrorisme international. L’intervention militaire africaine, soutenue par la France et les Etats-Unis, est sans cesse différée alors même qu’elle est autorisée par le Conseil de sécurité depuis le 12 octobre.

 

Egypte. L’an I des Frères

Le 24 juin, Mohamed Morsi devient le premier président civil et islamiste de l’Egypte. Le candidat des Frères Musulmans arrache sa victoire face au dernier Premier ministre de l’ère Moubarak, Ahmed Chafiq. A partir du 22 novembre, un “décret constitutionnel”, par lequel le nouveau président s’arroge des pouvoirs exceptionnels en vue d’accélérer la transition, provoque une importante vague de protestations entre pro et anti-Morsi. Les résultats officiels du référendum, qui a démarré le 15 décembre, sur le projet de constitution, préparé par une assemblée à majorité islamiste et soutenu par Morsi, seront déterminants pour la stabilité du pays dans les mois à venir.

 

Libye. Date fatale

Le 11 septembre, l’ambassadeur des Etats-Unis en Libye, Christopher Stevens, est tué à Benghazi, en même temps que trois autres employés diplomatiques, par une roquette tirée sur le consulat américain. L’événement semble d’abord lié à la vague de soulèvements dans plusieurs villes du monde musulman contre le film américain The Innocence of Muslims. L’administration américaine reviendra finalement sur cette version des faits, en évoquant une attaque planifiée par un groupe terroriste. L’affaire n’a pas encore révélé tous ses secrets…

 

Palestine. Un Etat à demi-mot

Mahmoud Abbas a eu raison d’insister. Après l’échec de sa demande d’adhésion à l’ONU l’année dernière, le président de l’Autorité palestinienne a obtenu en novembre l’admission de la Palestine en tant qu’Etat observateur non-membre des Nations Unies. Seuls neuf pays, dont les Etats-Unis et Israël, ont voté non. Le vote intervient quelques jours seulement après l’opération Pilier Défense, le plus important conflit entre Israël et la bande de Gaza depuis 2009, qui fait plus de 160 morts. La riposte politique d’Israël au succès onusien d’Abbas est en cours.

 

Syrie. Année meurtrière

Ce que l’on croyait être une révolution sera devenu, à l’épreuve du temps, une véritable guerre civile. Plus de 42 000 personnes ont perdu la vie depuis mars 2011, et plus d’un demi-million se sont réfugiées dans les pays voisins. Les médiations proposées par l’ONU et la Ligue Arabe ont échoué. Depuis décembre, la nouvelle Coalition de l’opposition syrienne, formée le 11 novembre, appelle à une intervention internationale avant que des armes chimiques ne soient employées par les forces de la répression. Jusqu’ici, Moscou et Pékin ont toujours bloqué toute résolution du Conseil de sécurité condamnant le régime d’Al Assad.

 

Birmanie. Aung San Suu Kyi députée

Le 1er avril, l’opposante et Prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, fait son entrée au parlement. Son parti, la Ligue nationale de la démocratie, devient la seconde force politique birmane. Cet événement marque une nouvelle étape vers la démocratisation du pays, processus entamé en 2011 avec le départ de la junte militaire au pouvoir. Le pays doit cependant faire face à d’importants conflits ethniques entre bouddhistes et minorités musulmanes.

 

Chine. Changement de garde

Le 14 novembre, le 18ème Congrès du Parti communiste chinois s’achève avec la présentation des sept nouveaux membres de son comité permanent. Xi Jinping, fils d’un ancien compagnon de Mao et vice-président depuis 2008, est désigné secrétaire général. Il deviendra automatiquement président en mars 2013. La nouvelle équipe dirigeante, chargée de diriger le pays jusqu’en 2022, entre en fonction alors que le pays est en voie de devenir la première économie mondiale.

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