Le Maroc doit repenser de fond en comble sa politique pénale. C’est la principale conclusion du 5ème round du dialogue sur la réforme de la justice, tenu les 9 et 10 novembre à Fès. Chiffres à l’appui, le ministère de la Justice a présenté un tableau sombre sur la réalité de notre politique pénale et le recours presque systématique à l’incarcération. On apprend ainsi que 84 693 personnes ont été détenues de manière préventive en 2011. Parmi elles, 8599 (soit 10%) ont été condamnées à des peines avec sursis alors que 2804 (3%) ont été tout simplement innocentées. Autrement dit, près de 12 000 personnes ont été emprisonnées sans que cela ne soit nécessaire. Et ce n’est pas tout, puisque 5347 détenus ont bénéficié de la liberté provisoire au moment où 17 362 ont été condamnés à des peines de prison inférieures à six mois. Autre conclusion des intervenants : le Maroc devra se mettre sans tarder à l’application d’autres procédures comme le contrôle judiciaire et la liberté conditionnelle.
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer