A partir du 1er janvier 2013, les médecins du public n’auront plus le droit d’exercer dans le privé. Et ils ne sont pas les seuls concernés. Le ministre de la Santé s’explique.
Qu’est-ce qui vous a poussé à interdire aux médecins du public d’exercer dans les cliniques privées ?
Je précise d’abord que cette interdiction, qui prendra effet à partir du 1er janvier 2013, ne concerne pas que les médecins, mais tous les professionnels de la santé publique dont les infirmiers et les administratifs. Et je ne fais qu’appliquer la loi 10-94. En vertu de ce texte, seuls les médecins enseignants étaient habilités à travailler dans le privé, et encore, juste deux demi-journées par semaine. Depuis 2001, même cette catégorie n’a plus ce droit. Le constat que tout le monde a fait est qu’il y a eu de graves abus. Une bonne partie des effectifs a déserté le public pour le privé. Il est temps d’arrêter de jouer avec la santé du citoyen et, tout simplement, se conformer à la loi.
Et que gagnera le secteur public ?
Nous sommes en train de redémarrer et reconstruire tout le système. Pour cela, nous avons besoin de toutes les compétences. Le travail dans le privé, illégal je le rappelle, influence l’offre de soins. Au-delà, il porte un coup dur à la formation continue et, surtout, à la recherche scientifique. Les gens ont trop exagéré et il fallait prendre une décision déterminée, stopper l’hémorragie et l’anarchie.
Votre décision est-elle irréversible ?
Ce n’est pas ma décision, mais celle de tout un gouvernement et elle est irréversible. Je précise que même les cliniques de la CNSS sont concernées et, dès janvier, des commissions d’inspection veilleront au respect de cette décision. Les contrevenants, cliniques privées et professionnels, seront sanctionnés.
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