Impôts. “C’est l’entreprise qui paiera”

Le président de la commission “emploi” à la CGEM, Jamal Belahrach, critique la nouvelle taxe sur les hauts revenus proposée par le gouvernement Benkirane. Voici ses arguments.

 

Le gouvernement propose, dans son projet de Loi de Finances, de surtaxer les hauts cadres qui gagnent plus de 25 000 DH par mois. Qui va supporter cette charge, le salarié ou l’employeur ?

C’est l’entreprise, bien sûr. Pour la simple raison que les cadres au Maroc négocient leurs salaires en net. Ce n’est pas logique mais les choses se passent ainsi. On ne peut donc pas toucher au net, sinon on va créer des conflits sociaux qui vont démotiver les troupes. C’est une double peine pour l’entreprise qui, en plus de cette nouvelle taxe sur les hauts revenus, devra payer plus en Impôt sur les sociétés. Notre compétitivité en prendra un sérieux coup.

 

Ces mêmes cadres bénéficient des subventions publiques sur le gaz, les hydrocarbures…. N’est ce pas un peu logique qu’on leur demande de reverser un petit chwiya à l’Etat ?

On est tous d’accord que les subventions doivent aller aux gens qui en ont le plus besoin.

Mais le gouvernement se trompe de cible. Ces cadres paient déjà leurs impôts et ne bénéficient en contrepartie d’aucun service public. Ils mettent leurs enfants dans des écoles privées et se soignent dans des cliniques privées… L’aberration à laquelle le gouvernement n’a pas fait attention, c’est que finalement ces gens-là ne vont rien payer, puisque c’est nous qui prendrons en charge cette surtaxe.

 

A combien estimez-vous l’effectif de cadres du privé concernés par cette mesure ?

Sur les 2,5 millions de personnes déclarées à la CNSS, il y en a exactement 17 542 qui sont concernées. C’est une petite minorité. Et en voulant les surtaxer, le gouvernement est en train d’opposer une catégorie de la population à une autre. Cela s’appelle du populisme.

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