Remonté contre le maintien de la notation du secteur bancaire par Standard&Poor’s, Abdellatif Jouahri vient d’essuyer un second revers après la forte dégradation par Moody’s de la note de deux de ses poulains : BMCE Bank et Crédit du Maroc.
C’est une nouvelle qui devrait faire vaciller le vaisseau amiral du groupe Othman Benjelloun. L’agence internationale de notation Moody’s vient de dégrader de plusieurs crans le rating de la BMCE Bank, la plaçant en zone de surveillance pour ses “perspectives négatives”. Ce qui n’augure rien de bon pour la banque du magnat marocain de la finance. Pour Moody’s, cette dégradation se justifie par la détérioration de la qualité des actifs de la banque et la montée des créances en souffrance, aussi bien au Maroc qu’en Afrique où la banque est fortement présente à travers le groupe Bank of Africa. Une expansion déclenchée en 2007 et que l’agence qualifie de “trop rapide”. L’assèchement des liquidités sur le marché monétaire marocain et la baisse des dépôts collectés par la banque sont aussi des motifs qui justifient la décision de l’agence. Cette situation a motivé également la baisse par la même agence du rating du Crédit du Maroc, filiale marocaine du Français Crédit Agricole. Que des mauvaises nouvelles donc, qui tombent quelques jours seulement après la colère du gouverneur de Bank Al-Maghrib contre une autre agence de notation, l’Américaine Standard & Poor’s. Celle-ci avait pourtant maintenu le rating du secteur bancaire marocain au même rang que celui de l’année dernière. Mais Abdellatif Jouahri avait estimé que l’agence devait au contraire améliorer la note de ses poulains. Sûr de lui, il est même allé jusqu’à demander des explications à S&P, qui avait justifié la non-amélioration de la note du secteur par “la menace de l’insuffisance de liquidités sur le marché monétaire” et par “le ralentissement économique du pays”.
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