Smyet bak ?
Abdeslam Talidi.
Smyet mok ?
Rahma El Harrati.
Nimirou d’la carte ?
G 291947.
Les pages d’Attajdid ont pris de la couleur et comprennent désormais de la pub. Finie l’ère des vaches maigres ?
Attajdid est toujours dans la même situation et ses ressources restent très limitées. Et, contrairement aux rumeurs que certains colportent, l’arrivée du PJD au gouvernement n’a rien changé.
Pourtant, beaucoup pensent que ce journal est devenu une sorte de support type Le Matin pour le PJD…
Attajdid est le journal officiel du Mouvement unicité et réforme (MUR), c’est tout. Notre ligne éditoriale et la distance qu’on prend dans nos écrits sont là pour le prouver. Cela dit, entre le PJD et le MUR, il y a un partenariat stratégique et un engagement pour défendre les mêmes valeurs.
Pourriez-vous critiquer les ministres PJD s’ils commettaient des écarts ?
Oui. Nous le ferons avec les ministres du PJD et même avec les leaders du MUR. Notre rôle, pour accompagner le processus démocratique, est de donner l’alerte concernant tous types de dysfonctionnements.
Dans vos écrits, vous semblez faire une fixation sur les laïcs. Vous avez un problème avec la laïcité ?
Non. Mais ma nature et ma formation me poussent toujours à essayer de comprendre les fondements philosophiques de la pensée laïque au Maroc. Quand je prends part à ce débat, mon objectif n’est pas de brouiller les pistes, mais de placer la barre plus haut. Je fais aussi la différence entre les élites laïques qui défendent leurs convictions, et celles qui n’ont aucune valeur ajoutée à apporter. Il faut nous éloigner des joutes verbales improductives et essayer de trouver
un terrain d’entente.
Etait-ce bien raisonnable d’écrire dans les colonnes d’Attajdid en 2005 que le tsunami qui a frappé l’Asie du sud était une “punition divine” ?
A l’époque, je n’étais pas à Attajdid. Si j’avais occupé un poste à responsabilité à ce moment-là, je n’aurais jamais permis qu’un tel article soit publié dans le journal. Hassan Serrat (auteur dudit article, ndlr) avait exprimé un avis personnel. C’est peut-être sa position de leader d’opinion qui a aggravé les choses.
Pourquoi le MUR et pas une autre structure comme Al Adl Wal Ihsane ?
Dès mon enfance, je me suis intéressé à la littérature d’Al Adl et de la Jamaâ Islamiya (ancêtre du MUR, ndlr).
J’ai assisté très jeune aux réunions de ces deux mouvements. A celles d’Al Adl, on reçoit les directives et on se
la boucle, alors qu’aux rencontres de la Jamaâ Islamiya, il existait une marge de liberté importante. Cela cadrait plus avec mon tempérament.
C’est cette liberté qui vous permet d’assister aux congrès du MUR en pantacourt ?
Ma tenue reste un choix personnel et cela ne dérange personne au MUR. En été, je me permets effectivement certaines fantaisies vestimentaires, à condition de respecter les préceptes de la Charia.
Et l’art propre dont vous vous faites le défenseur, c’est quoi au juste ?
A l’époque, j’étais convaincu qu’il y avait un art propre et un art qui ne l’est pas. Depuis, je me suis remis en question. Je crois finalement que ce qu’il nous faut, c’est une gouvernance solide, qui assure l’égalité des chances à tous les arts. Ce n’est qu’en instaurant une structure démocratique pour la culture qu’on parviendra à répondre aux aspirations de tous les Marocains.
Vous êtes fan de musique country. C’est “propre” comme art ?
J’adore ce son. Et, surtout, j’aime les vieux routiers comme Kenny Rogers, Woody Guthrie et John Denver. Sans oublier les chanteurs philosophes comme Bob Dylan. C’est une musique qui m’a beaucoup aidé, notamment à améliorer mon anglais. J’écoute aussi du rap, mais à condition que les paroles soient belles, qu’elles aient du sens. D’ailleurs, en terme de musique, je laisse tout le loisir à mes enfants de choisir ce qu’ils écoutent.
Un poste de ministre, ça ne vous tente pas ?
Plusieurs personnes, au sein du parti, ont des profils de ministrables. Disons que, pour l’instant, je suis en
phase de perfectionnement. Et puis, je soutiens l’action du gouvernement autrement, à travers notamment mon implication dans la société. Il y a comme une répartition des rôles et chacun a une mission à accomplir.
Abdelilah Benkirane a été directeur d’Attajdid… Il était comment ?
Contrairement à ce que beaucoup croient, ce n’est pas un totalitariste. C’est un homme d’écoute et un démocrate. Il défend férocement ses idées mais se soumet toujours à la décision de la majorité. Parmi tous les leaders que j’ai côtoyés, je peux dire qu’il est le plus ouvert.
Vous revenez d’un séjour en Espagne. Êtes-vous l’un de ces nostalgiques de l’Andalousie, le “paradis perdu” ?
Personnellement, cette idée ne me hante pas, je ne suis pas un passéiste. Cela dit, ceux qu’on appelait les Mauresques, c’est-à-dire les musulmans espagnols, ont subi les affres du despotisme et ont été contraints de s’exiler. D’une manière ou d’une autre, il faudra les réhabiliter un jour.
Le PJD était contre le M20, alors que c’est lui le premier bénéficiaire du Printemps arabe. Cela ne vous pose-t-il pas problème ?
Depuis les années 1980, nous avons opté pour un changement des institutions de l’intérieur. Printemps arabe ou pas, notre position est restée la même. Nous n’avons pas attendu le M20 pour nous soulever contre le despotisme. Dès 2007 et, surtout, en 2009, nous nous sommes exprimés contre l’idée d’un parti unique. Certains de nos dirigeants ont soutenu le M20, mais se sont ravisés plus tard pour se plier à la position du parti et du MUR.
Que pensez-vous de l’affaire du film L’innocence des musulmans ? Croyez-vous que la violence soit le meilleur moyen de défendre l’islam et son prophète ?
Malheureusement, avec le Printemps arabe, nous avons assisté à l’émergence de mouvements qui n’ont pas cette culture des manifestations pacifiques. Ce qui s’est passé en Libye et ailleurs est criminel. Mais, à mon avis, il y a des gens qui ne voient pas d’un bon œil la stratégie d’intégration des islamistes par l’Occident. Ils tentent, et c’est mon analyse personnelle, de provoquer de graves incidents pour les marginaliser à nouveau et éventuellement encourager des régimes dictatoriaux.
Une dernière pour la route. Vous êtes plutôt paëlla ou couscous ?
Ecoutez, je mange tout ce que prépare ma femme, qui est un véritable cordon bleu. Mais j’ai une préférence pour le couscous et le poisson.
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