En ouvrant la session d’automne du parlement, le roi a décliné les priorités de l’appareil législatif. Des consignes qui ne cadrent pas avec le plan déjà établi par l’équipe Benkirane.
Le discours de Mohammed VI, le 12 octobre devant le parlement, a été concis et précis. Il a d’abord appelé les élus à se doter d’un code éthique pour améliorer le rendement et privilégier les intérêts du pays. Le roi a surtout dressé une liste de pistes de travail prioritaires qui ne sauraient attendre. On y trouve d’abord la régionalisation, qui devrait aboutir à une nouvelle deuxième chambre conforme à la Constitution. Mais aussi d’importants textes de loi, comme la loi organique du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et le nouveau statut des magistrats. Le parlement, selon les “directives” royales, devra s’atteler, sans attendre, à l’adoption de la loi organique sur la langue amazighe et celle relative au Conseil national des langues et de la culture. Seul hic, le gouvernement Benkirane ne semble pas prêt à relever le défi. Le plan préparé par l’Exécutif, par exemple, relègue ces “priorités royales” au moins au mois de décembre 2013. En attendant, il devra faire des prouesses pour sortir d’un bourbier appelé Loi de Finances, avant de se jeter dans un autre : pas moins de 30 lois et décrets, souligne une source parlementaire, rien que pour les échéances électorales de 2013. Autre hic, plus terre à terre, les journalistes accrédités pour couvrir l’ouverture de cette session d’automne ont été enfermés dans la buvette du parlement avant l’arrivée et jusqu’au départ du roi…
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