La trésorerie générale du royaume vient de céder 10% du capital de la BCP au profit des banques populaires régionales. Montant du deal : 3,3 milliards de dirhams. Les détails.
L’information n’est pas encore officielle, mais elle a été confirmée par plusieurs sources du marché boursier. L’Etat vient de céder quelque 10% du capital de la Banque Centrale Populaire au profit des Banques populaires régionales (BPR pour les intimes). Celles-ci deviennent ainsi l’actionnaire de référence de la BCP, avec une part qui dépasse désormais les 44%. Cette cession, qui a transitée par la Bourse de Casablanca, se chiffre à 3,3 milliards de dirhams. Une coquette somme qui ira arroser les caisses de l’Etat et limiter le déficit budgétaire de Maroc SA, qui plafonne à plus de 20 milliards de dirhams. En 2011, la Trésorerie générale du royaume avait usé du même levier pour boucler son trou budgétaire, en cédant 20% du capital de la BCP aux mêmes BPR pour quelque 5,4 milliards de dirhams. Dirigée depuis 2008 par Mohamed Benchaâboune, la BCP devient donc une banque privée à part entière, contrôlée par ses banques régionales, elles-mêmes détenues par les gros clients de la banque. Un modèle mutualiste qui rappelle celui du géant bancaire de l’Hexagone, le Crédit Agricole, ou encore celui de la BPCE, qui s’est offert il y a trois mois quelque 5% du capital de la BCP. Quant à l’Etat, qui détient désormais un peu plus de 6% du capital de la BCP, il devra se contenter d’un rôle d’actionnaire minoritaire au même titre que l’OCP et la bonne dizaine de particuliers et entreprises présents dans le tour de table de la banque du cheval. Un tour de table qui devra accueillir, dans les prochains jours, un poids lourd de la finance mondiale, la SFI (filiale de la Banque Mondiale), qui injectera pas moins de 1,5 milliard de dirhams dans le capital de la BCP, en échange de 5% de parts.
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