En sortant son premier album solo, Si Simo trouve un original son qui donne un nouvel élan à sa carrière. Retour sur le parcours d’un rappeur très ambitieux.
Son flow vous dit quelque chose ? Rien d’étonnant vu qu’avant de se lancer en solo, Si Simo a fait partie de plusieurs groupes. Né en 1984 à Casablanca, il s’est très vite intéressé à la musique. Au hip hop, mais également au rock et au metal. A 14 ans, l’adolescent écoutait aussi bien le Wu Tang Clan, 2 Pac ou Mobb Depp qu’AC/DC, Metallica ou Rage against the machine. Ses premiers pas dans le rap, il les fait au cours de Battles. C’est durant cette période qu’il passe par plusieurs groupes casablancais, tels que Bnadem, Hel La3waf ou encore VFF. Mais le tournant de sa carrière, c’est le groupe Fez City Clan. En 2004, Si Simo les rejoint, et travaille d’arrache-pied avec eux pendant plus d’un an, pour préparer leur candidature au Tremplin l’Boulevard. Un travail qui va porter ses fruits, puisqu’en en 2005, ils remportent haut la main le premier prix de la catégorie rap. Les rappeurs restent sur leur lancée, enchaînent les singles et les concerts, dans les plus grands festivals au Maroc, mais également à l’étranger. Leur jeu de scène très étudié, qui rappelle parfois celui de H-Kayne, leur permet de faire danser le public, de l’Espagne à la Norvège en passant par la France.
Me, myself and I
En 2010, la formation se sépare, et Si Simo décide de se lancer dans une carrière solo. “C’était une très bonne expérience, où j’ai appris beaucoup de choses, tant sur le plan professionnel que sur le plan humain. Mais il était temps que l’on change de cap, j’avais besoin de changer d’air musicalement”, explique le MC. A ce moment-là, Si Simo commence à travailler sur son album solo, qui sera loin du rap “Made in USA” et de ses clichés bling bling, et plus proche de ses propres influences musicales, très marquées par le rock. “Je voulais donner une image du rap réaliste et terre-à-terre, pas comme celle véhiculée par l’ancienne génération de rappeurs marocains, qui veulent faire croire à tort au public que l’on devient riche en faisant de la musique”, affirme-t-il. Résultat, l’ancien leader de Fez City Clan sort cette année Bach Jay Bach Dayr, opus composé de 12 titres, aux sonorités à la fois rap et rock. “Mon rap a pris un autre tournant, un virage a 180°. Aujourd’hui, il est exactement comme je suis : énervé, enragé et direct. Le choix musical acoustique rock illustre parfaitement mes paroles, réalistes, qui sortent de mes tripes”, explique Si Simo.
La rage au corps
Les thèmes de ses lyrics ? Sa vie quotidienne, et celles des personnes de son entourage. “Je n’imagine rien, je parle seulement de ce que je vois”, tient à préciser le rappeur. L’banjj, le premier single de l’album, a cartonné sur les ondes, et aussi sur la Toile. Le clip, réalisé par DJ Key, a été visionné plus de 200 000 fois sur YouTube. La preuve qu’un clip de hip hop sans jolies filles et sans bolides rutilants peut aussi très bien capter l’attention du public. Un public qui, jusque-là, s’est montré très réceptif envers Bach Jay Bach Dayr. A la Fnac de Casablanca, l’opus est classé actuellement le deuxième album le plus vendu ! De quoi faire plaisir à Si Simo, qui a travaillé plus de deux ans sur ce disque avec le rockeur et producteur canadien Stephan Lukacic. Les projets du rappeur ? Des concerts, mais également un deuxième album. “J’ai envie d’aller encore plus loin dans mon genre musical et j’ai encore pas mal de pain sur la planche”, confie le MC. On espère bien !
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