Lancé en grande pompe en 2004, le programme “Villes sans bidonvilles” est plus que jamais compromis. Explications avec le ministre de l’Habitat.
La déclaration du président d’Al Omrane devant le parlement sonne comme un discrédit du programme “Villes sans bidonvilles”. Vous confirmez ?
Parler d’échec pour ce programme est inacceptable. Nous avons traité 178 000 cas sur les 348 000 ménages recensés au départ, soit un taux de réalisation de l’ordre de 50%. Maintenant, nous allons apporter des solutions plus efficaces pour les zones où il y a eu un appel d’air qui a fait que le nombre d’habitats insalubres a augmenté de 30% depuis 2011.
Pourquoi ce plan a pris l’eau alors qu’il est suivi au plus haut niveau de l’Etat ?
Il y a d’abord le contexte politique lié au Printemps arabe, qui a exigé un traitement plus souple des questions sociales. Par ailleurs, la réalité du terrain a montré qu’il existe un véritable lobby composé d’agents de l’autorité, d’élus et d’une chaîne d’intermédiaires (semsara) à la prédation légendaire. Ces derniers offrent leurs services à des citoyens qui veulent profiter du programme de relogement sans y avoir droit.
Quelle est votre feuille de route pour “sauver les meubles” ?
Force est de constater qu’à six mois du délai initial prévu pour atteindre les objectifs, parler d’éradication totale des brarek est tout simplement utopique. Je pense qu’il serait plus opportun et plus juste de recentrer la politique de relogement autour des habitations meneçant ruine dans les médinas du royaume et de développer l’offre de logement au profit des couches défavorisées qui peuplent les taudis de nos villes.
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