Ce n’est sans doute pas, pas encore du moins, le début de la fin pour le régime de Bachar Al Assad. Mais ce sont des changements qualitatifs de toute première importance que traduisent les dramatiques développements des derniers jours. La première de ces deux premières, si l’on peut dire, est l’attentat à la bombe visant le siège de la Sécurité générale à Damas et qui a proprement décapité la cellule de crise chargée de réprimer le soulèvement. Ensuite, non contents de transposer la guerre au cœur de Damas et aussi, pour la toute première fois à Alep, deuxième ville de Syrie, les rebelles ont par ailleurs réussi à prendre le contrôle de plusieurs postes-frontière avec la Turquie et l’Irak. Du coup se trouvent posés les premiers éléments, en tout point décisifs, d’un double tube d’oxygène pour la révolution : une ligne de ravitaillement en équipements militaires ; et un couloir humanitaire, celui-là même dont la communauté internationale s’est avérée impuissante à imposer l’installation au régime syrien. En attendant, le Liban est le témoin d’un saisissant remake de l’histoire, à cette nuance près que les rôles s’y trouvent spectaculairement inversés. Ce ne sont plus des Libanais fuyant les violences de la guerre qui vont quêter la sécurité à Damas, mais des Syriens qui, par dizaines de milliers, affluent au Liban.
L’Orient le Jour (Liban), le 21 juillet.
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