Smyet bak ?
Mimoun Oussaid.
Smyet mok ?
Fadma Rahhou.
Nimirou d’la carte ?
ZG 10618.
Vous êtes berbère. C’est quoi votre insulte préférée en chel7a ?
Déjà, dire à un Amazigh qu’il est berbère, c’est une insulte en soi (rires).
Pourquoi donc ?
Parce que berbère ça ressemble à barbare. On préfère le mot Amazigh, parce que nous venons de Tamezgha, de la région des Imazighen, du temps où il n’y avait ni Maroc, ni Algérie, ni Tunisie
Alors, pas trop dur de jeûner jusqu’à quasiment 20h ?
Non, pas du tout. Je pense que c’est même bénéfique pour la santé. Et puis, vous savez, ramadan revêt une dimension religieuse… Mais on a tendance à s’arrêter à croire que c’est juste un mois où on se prive de nourriture. Je vous dis ça parce que je suis vachement dans la spiritualité, je suis très branchée yoga, etc.
Vous avez longtemps vécu entre Guercif, Taza et Guelmim. C’est un peu le triangle des Bermudes, non ?
En tout cas, je n’ai pas été engloutie. J’ai vécu partout au Maroc, à Laâyoune, à Oujda, à Salé, à Rabat… Je suis quelqu’un qui habite sa valise.
Mohand Laenser est le cousin de votre papa. Ça aide d’avoir un ministre de l’Intérieur dans la famille pour faire sauter les contraventions ?
3azizi Laenser, comme j’aime l’appeler, est mon second papa. Mais je ne le sollicite pas pour ce genre de trucs, personne dans la famille ne le fait. Sinon, je suis très proche de lui, c’est sûr. Il a d’ailleurs assisté à Capharnaüm, et il l’a fait par conviction. C’est quelqu’un qui croit en la liberté de création.
Il y a deux ans, les milieux conservateurs vous reprochaient votre rôle en maillot de bain dans la pièce Capharnaüm. Vous l’avez vécu comment ?
J’ai été surprise. En fait, à un moment de la pièce, un personnage se met en maillot de bain. Mais la photo a été sortie de son contexte, ce qui a créé cette polémique. Cela me semble très étrange, surtout que dans notre pays, des femmes portent des maillots de bain sur les plages sans que cela ne pose aucun problème.
Finalement, ce genre de pièce, ça permet de faire le buzz… C’est tout bénéf’, non ?
Oui, pas simplement pour moi, mais aussi pour notre pays. Ça permet aussi de faire parler du théâtre, des projets, des hommes et des femmes de théâtre. Ça participe de la dynamique culturelle du pays. ça sert aussi à susciter le débat.
Celui autour de la culture propre notamment ?
Oui. Il n’y a pas d’art propre ou d’art sale. Il y a l’Art, point final. Et chacun l’exerce comme il le veut.
Vous êtes un peu provocatrice sur les bords ?
Quelque part, oui. Quand j’était enfant, je provoquais les garçons, je faisait pipi avec eux, et comme eux :
debout (rires).
Rebelle ?
Oui, à fond.
Vous avez chanté 9aftanek ma7loul ya lalla, une chanson populaire, à la radio récemment. Entre nous, vous ne chantez pas très juste…
Ah bon ? Franchement, je ne suis pas d’accord. Mes amis me disent que je chante très bien. Je chante Carmen, Piaf. Je suis mezzo soprano.
Il fut un temps où vous vouliez devenir gouverneur de Boulmane (à 100 km au sud de Fès), votre ville d’origine. Puis, vous avez revu vos ambitions à la hausse, annonçant que vous vouliez être ministre de la Culture. Prochaine étape ?
Chef du gouvernement tiens, pourquoi pas ?
Votre première mesure en tant que Premier ministre ?
Je ne mettrais qu’un seul homme dans le gouvernement. Je lui refilerais le département de la Famille, qu’occupe actuellement Bassima Hakkaoui (rires).
Vous n’avez pas encore trouvé l’âme sœur. Vous voulez profiter de cet interrogatoire pour passer une annonce ?
Non, ça va merci. J’ai beaucoup de prétendants, mais
là je suis en phase de repos biologique.
Il paraît que vous préconisez des cours d’éducation sexuelle à l’école. Ils feraient quoi les gosses en travaux pratiques?
Je pense sérieusement que les enfants apprendraient beaucoup de choses. A ne pas harceler et à ne pas se faire harceler, à savoir qu’il y a plusieurs orientations sexuelles, à assumer leur choix… Le sexe ne doit pas être un tabou. D’ailleurs, il ne l’est pas dans notre religion. Même le prophète en parlait ouvertement, il prodiguait des conseils…
Vous avez tourné en 1990 dans la série Bent lfchouch (littéralement “enfant gâtée”). Ce n’était pas vraiment un rôle de composition, avouez…
Certes, ce n’est pas un rôle de composition, mais ce n’est pas moi non plus. Bent lfchouch est le rôle qui m’a permis de rentrer à l’ISADAC.
Le film dans lequel vous regrettez d’avoir tourné ?
Aucun.
Mmm, vous voulez dire que vous avez fait un parcours sans faute ?
Non, je veux dire que je ne regrette rien. Même mes fautes me construisent.
Le film dans lequel vous auriez aimé tourner mais pour lequel vous n’avez pas été prise ?
En fait, c’est un film dans lequel j’allais jouer, mais on m’a un peu plantée à la dernière minute (rires). C’était Mektoub. Mais bon, ce n’est pas grave, Nabil Ayouch reste un grand ami.
Le pire défaut chez un mec ?
Qu’il soit trop sûr de lui. Ah oui, et l’infidélité aussi.
Vous seriez prête à faire quoi pour décrocher un rôle ?
Pas à coucher avec le réalisateur ou la réalisatrice en tout cas (rires). Je séduirais en tant qu’actrice, avec mon potentiel artistique. Je peux aussi prendre du poids par exemple, ou maigrir.
Aux Oscars 2012, le jeu de jambes d’Angelina Jolie sur le tapis rouge en robe du soir a captivé les internautes marocains, qui ont fait le lien avec votre “pose” au festival de Marrakech. Du coup, le nouveau surnom marocain de Mme Pitt est devenu Angelina Ahrrare. Flattée, non ?
Et pourquoi pas Latefa Jolie ? Bien sûr, je ne lui piquerai pas Brad (rires).
Vous pensez avoir vos chances ?
(rires) Bien sûr, j’ai beaucoup d’atouts.
Dernière question, culture générale cette fois : à votre avis, pour se poser sur le plafond, est-ce que les mouches volent la tête en bas ou bien est-ce qu’elles se retournent au dernier moment avant d’atterrir ?
Eh bien, je laisse la réponse à Monsieur Sartre. Il a écrit Les Mouches, il doit savoir, non ?
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