On saura gré à Abdelkader Retnani, patron des éditions La Croisée des chemins, de passer des commandes à ses auteurs pour satisfaire des besoins précis des lecteurs. Et dans ce cas là, il s’agit d’un sacré coup de pouce : il vous suffira de potasser un seul ouvrage pour briller en soirée et passer pour un fin connaisseur des lettres marocaines. Dans un Chœur marocain, compilation de chroniques, Salim Jay, qui est également auteur, enfile sa casquette de critique littéraire et n’hésite pas à taper dur –comme sur l’ouvrage concernant la révolution tunisienne de Abdelwahab Meddeb, “dont l’enjeu apparaît au fond de fournir de son auteur un autoportrait extasié.” Il ose aussi des comparaisons surprenantes –entre la chanteuse Hindi Zahra et le chercheur Ahmed Assid– et célèbre sans peine des auteurs talentueux mais à la renommée timide, à l’instar de Mohamed Hmoudane. On regrettera un style alambiqué, un peu trop touffu, voire pompeux.
Un chœur marocain – Chroniques littéraires (Ed. La croisée des chemins), 310 pages, 100 dirhams.
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