Nari, nari… Nahari !

Les chioukh salafistes sortent du bois. Plus ou moins réservés depuis leur sortie de prison, le trio Abou Hafs, Haddouchi et Kettani ont décidé de se mêler de l’affaire Nahari. En gros, les trois mousquetaires de la fatwa trouvent que le fqih de l’Oriental a eu raison d’appeler au meurtre de notre confrère Mokhtar Larhzioui. Brrr, ça fait peur… Quel serait ce crime qu’aurait commis notre collègue pour mériter cela ? Parler librement et surtout avoir suffisamment de respect pour sa mère et sa sœur en les considérant comme des individus libres de leurs choix, quand bien même ils seraient sexuels ? Il n’y a aucun propos, aucune opinion, aucun écrit, aucune caricature qui mérite une fatwa si haineuse comme celle de Nahari. Si les paroles de Larhzioui (déformées en plus) n’ont pas plu à ces religieux, ils n’avaient qu’à zapper : basculer vers Assadissa pour réviser leurs classiques ou se brancher sur Iqraa et suivre le hit parade des fatwas débiles. Il n’empêche que la prise de position de ce collège de religieux, fervents défenseurs de l’application de la Charia, donne froid dans le dos. Surtout quand ils se montrent confiants en déclarant : “Le Maroc de 2012 n’est pas celui de 2003”. Nari, nari… Ils ont tout compris, ils ont saisi que le conservatisme gagne cette société et que les islamistes ont un boulevard devant eux.

Votez Benkirane…

Abdelilah Benkirane risque de succéder à Abdelilah Benkirane à la tête du PJD au terme du 7ème congrès qui se tient ce week-end. Tout plaide en sa faveur : son bilan, son leadership, son charisme et surtout ses frasques. Mais avec ce parti, en avance démocratique sur son ère, on ne sait jamais ce qui peut se passer. Quasiment toutes les stars de la formation sont candidats d’office et donc, un autre génie peut sortir de la lampe. Pourtant, il faut absolument accorder à Benky un 2ème mandat. Voici au moins 5 bonnes raisons pour convaincre les congressistes islamistes de voter pour lui :

• En rempilant pour un deuxième mandat à la tête de son parti, peut-être qu’il sera rassasié et nous épargnera un second mandat en tant que Chef de gouvernement.

• S’il n’est plus le patron des élus islamistes, il n’y aura plus personne pour leur rappeler que c’est leur parti qui est aux commandes. Un Aftati, trublion du groupe de députés PJD, risque ainsi de balancer, en pleine séance parlementaire, les PV impayés par le ministre du Transport Rabbah et couverts par les “services connus”…

• S’il n’est pas reconduit, Si Abdelilah risque de nous faire le coup de “j’ai besoin de parler aux Marocains”. Il demandera encore de monopoliser, pendant une heure, les fréquences hertziennes et satellitaires publiques. Une fois, c’est bien, deux c’est trop…

• Après sa réélection, Benkirane sera reçu par le roi, comme le veut la nouvelle tradition. Résultat, on aura droit à une nouvelle halqa du feuilleton “Sa Majesté m’a dit…”

• En ratant cette épreuve de popularité devant sa base, Benkirane risque subitement de prendre conscience qu’il est au summum de sa carrière. Selon les scientifiques qui ont découvert le boson de Higgs, cela entraîne une accélération de la makhzénisation des hauts commis marocains.

Dima, dima Raja…

Voici une bonne raison pour virer rajaoui ! Au moins pour une saison… Les Verts vont avoir le privilège d’affronter les légendes vivantes du FC Barcelone lors d’un match d’exhibition. Le nouveau président du club bidaoui aurait dégainé son chéquier pour sponsoriser le match, alors que notre honorable fédération hésitait encore à rassembler une équipe de joueurs locaux. Au passage, le Raja offre un beau cadeau à un de ses monstres sacrés : l’inimitable maestro, Abdelmajid Dolmy. Il devra faire une apparition de 10 minutes pour son match de jubilé qui se joue loin de sa ville Darbida. Mais il n’a pas à se plaindre : quoi de mieux, pour une dernière, que de croiser les crampons avec les maîtres incontestés des pelouses du moment, les Xavi et Iniesta que Dieu les bénisse, multiplie leurs semblables et qu’il leur fasse faire des bébés marocains en prévision du Mondial 2034. Bon, grâce au Raja, on savourera à jeun ce bon moment de foot dans ce stade de Tanger, construit pour rester fermé jusqu’à la CAN 2015. On sera là, ce 28 juillet, promis juré ! A moins que les billets de 300 dirhams sautent la case guichet pour basculer directement dans le marché noir…