Ca y est, l’armée a transmis le pouvoir à Mohamed Morsy – du moins, officiellement. Car le Frère musulman, premier civil à accéder à la présidence, n’en a pas pour autant les mains libres. Certes, l’armée a promis de se “tenir aux côtés du président”. Mais Morsy reste sous l’étroite surveillance de la junte militaire, qui conserve un droit de veto sur toute loi, mesure budgétaire ou article de la future Constitution. Le frangin a d’ailleurs fini par céder à l’exigence de l’armée, en prêtant serment devant la Haute cour constitutionnelle, et non devant le parlement et sa majorité d’élus islamistes – ce même parlement dissous le mois dernier par cette même Haute cour constitutionnelle. Pour faire bonne figure, le président fils de paysan a tenu à prêter serment symboliquement devant des dizaines de milliers de personnes sur la place Tahrir, où il a rappelé à l’armée que le peuple était “la seule source de légitimité”. Maintenant, Mohamed Morsy doit former un gouvernement susceptible de donner des gages d’ouverture et, surtout, d’élargir ses soutiens face aux militaires.
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