Après avoir fouetté un couple de fornicateurs, le groupe islamiste Ansar Dine a détruit des lieux saints situés à Tombouctou.
A Tombouctou, on pensait que personne ne s’aventurerait à ouvrir la porte en bois de la vieille mosquée Sidi Yahya, construite vers 1440. Selon la légende locale, son ouverture apporterait le malheur. La malédiction n’a pas effrayé les islamistes d’Ansar Dine : le 2 juillet, c’est à grands coups de pioche qu’ils ont défoncé la porte, au cri de “Allah Akbar”. Au Moyen-Age, Tombouctou était un grand centre intellectuel et religieux, une cité prospère grâce au commerce caravanier transsaharien. Mais il faut croire que le patrimoine historico-religieux n’importe guère à ces “défenseurs de la religion”, puisqu’ils ont également détruit 7 des 13 mausolées (tombeaux de saints) que compte la ville. “Haram”, selon eux. Commentaire de l’Association des leaders religieux du Mali : “Le prophète lui-même allait visiter les tombes et les mausolées. C’est de l’intolérance”. Après avoir donné 100 coups de fouet à un couple non marié, en application rigoureuse du deuxième verset de la 24ème sourate du Coran (“La lumière”), ces hommes de foi pourraient à présent s’en prendre aux nombreux manuscrits anciens des bibliothèques de la ville. Alors que les islamistes ont expulsé manu militari leurs anciens alliés touaregs des grandes villes du nord du Mali, les diplomates africains envisagent de plus en plus sérieusement une opération militaire pour les en déloger.
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