De violentes confrontations ont opposé manifestants et forces de l’ordre dans la région de Larache. Les associations de droits de l’homme parlent même d’un “jeudi noir”.
Deux douars dans la région de Larache ont vécu des heures noires jeudi 14 juin. Selon des sources locales, les forces de l’ordre ont utilisé des hélicoptères, des bombes lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser les manifestants des villages des Chlihates et des S’hishates. Bilan : plus d’une centaine de blessés, aussi bien parmi les forces de l’ordre que parmi les habitants. Ces derniers protestaient, depuis plusieurs semaines, contre l’exploitation des rizières de la région par une entreprise espagnole, ce qui les empêchait d’accéder à leurs pâturages. Aujourd’hui, plusieurs associations de défense des droits humains dénoncent un “usage excessif de la force”. L’AMDH parle même d’un “jeudi noir”. Selon certains militants locaux, les forces d’intervention auraient saccagé des maisons et des commerces, en plus de causer de graves blessures à certains habitants, obligeant d’autres à se réfugier dans les forêts environnantes. Des faits que ne dément pas le ministre de l’Intérieur, Mohand Laenser. Dans une récente interview, le ministre haraki affirme en substance que “l’Etat n’a fait qu’appliquer la loi devant une situation de blocage qui durait depuis quelques mois et qui empêchait (l’entreprise espagnole) de jouir (du terrain) objet de la location”. Le ministre explique également que ses hommes ont riposté par des bombes lacrymogènes et des balles en caoutchouc lorsqu’elles ont été encerclées (et parfois attaquées) par les manifestants.
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