Tunisie. Guérilla salafiste, avancée islamiste

Par

Des salafistes ont incendié un tribunal et plusieurs bâtiments administratifs. A l’origine, des troubles liées à des œuvres d’arts jugées blasphématoires.

Tout a commencé dimanche 10 juin, à la Marsa, en banlieue nord de Tunis, quand des inconnus s’introduisent dans le Palais Abdellia, et saccagent des œuvres d’art qu’ils estiment blasphématoires. Visiblement schizophrène, le ministère de la Culture exprime sa volonté de “garantir la liberté de création”, mais dénonce “toutes les formes d’agression contre les valeurs sacrées présentes dans quelques-unes des œuvres exposées”. Ce communiqué ne calme pas les fauteurs de trouble : lundi 11 juin, le centre d’art est de nouveau ciblé par des assaillants. Ce soir-là, des salafistes – accompagnés de “malfaiteurs” selon les autorités – attaquent tous azimuts : à Essijoumi, dans la banlieue ouest de Tunis, le tribunal est assailli et le bureau du procureur totalement incendié. D’autres violences (attaques contre des bâtiments administratifs et affrontements avec les forces de l’ordre) se produisent dans d’autres cités populaires de l’ouest de Tunis (Intilaka, Ettadhamen) ainsi que dans la chic banlieue nord à la Marsa, Carthage et Le Kram. A Jendouba, dans le nord-ouest du pays, le bureau régional de la puissante centrale syndicale UGTT est également incendié. Le lendemain matin, le ministère de l’Intérieur annonce 90 arrestations. Le groupe parlementaire d’Ennahda, lui, annonce son intention d’inscrire l’interdiction de l’atteinte au sacré dans la future Constitution…

 

Rejoignez la communauté TelQuel
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous

Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer