L’Association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin organisait son congrès le 12 juin, à Rabat. Le but était notamment d’alerter la classe politique. Décryptage avec le président de l’association.
Comment s’est déroulé votre congrès ?
Nous étions plus de 300 participants. Dans la salle, il y avait des parlementaires, d’éminents religieux, la vice-présidente du parlement, Khadija Rouissi, le président du CNDH Driss El Yazami. El Houssein El Ouardi, le ministre de la Santé, n’a pas pu venir. Mais il a été représenté et nous a assuré de son soutien.
Mais les plus attendus étaient les ministres PJD. Ont-ils répondu présent ?
Des membres du cabinet de Bassima Hakkaoui se sont présentés à moi dans la matinée. Mais dans l’après-midi, au moment des débats, là où on les attendait, ils ont disparu ! Je suis très déçu. Nous aurions pourtant aimé débattre avec Madame Hakkaoui, qui critique constamment mon action… Nous avons là une ministre de la Femme qui va à l’encontre des droits des femmes et semble se désintéresser des questions primordiales.
Cet événement a-t-il donné lieu à des réactions particulières ?
De nombreux politiques sont venus me voir à la fin de la journée pour exprimer leur soutien. Avec un certain nombre de parlementaires, nous avons décidé de créer un comité mêlant élus et société civile. Nous demanderons ensuite à être reçus au parlement pour présenter nos exigences : l’application de l’article 453 —qui autorise l’avortement en cas de danger pour la mère— et l’extension de la notion de danger aux dangers psychiques et sociaux, comme définis par l’OMS. Et je voudrais ajouter que je viens de recevoir un mail de la part de certaines personnalités françaises, comme la ministre Najat Vallaud-Belkacem qui a été informée de notre action et compte nous soutenir !
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