Depuis 1983, les Turques ont le droit d’avorter. En 2011, 70 000 femmes y ont eu recours. Mais voilà que le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan veut restreindre cet acquis, en réduisant le délai légal de dix à quatre semaines de grossesse. Il faut dire que pour le Premier ministre islamiste (qui avait tenté en 2004 de faire de l’adultère un délit), l’avortement est un meurtre, et même, “un Uludere”. Un terme qui, en Turquie, désigne le nom d’un village du sud-est du pays, où 34 habitants ont été tués en décembre par des bombardements de l’aviation nationale, qui les avaient pris pour des rebelles kurdes. Les propos d’Erdogan n’ont pas manqué de soulever l’indignation des associations féministes et de l’opposition. Et alors que le projet de loi doit être soumis au parlement au cours de ce mois, des milliers de manifestant(e)s ont défilé à Istanbul le 3 juin, pour défendre le droit à l’avortement.
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