Egypte. Le Frère ou le général

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Le candidat des Frères musulmans affrontera le dernier Premier ministre de Moubarak, lors du second tour des présidentielles égyptiennes, les 16 et 17 juin.

Quinze mois après la chute de Hosni Moubarak, les Egyptiens ont voté pour lui choisir un successeur, lors d’un scrutin globalement jugé libre et honnête, auquel ont participé quelque 46 % des 51 millions d’électeurs appelés aux urnes. Et si aucun candidat n’a obtenu la majorité absolue, c’est le candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi, qui arrive en tête en réunissant 24,7 % des suffrages. Arrivé en deuxième position avec 23,6 % des voix, Ahmed Chafiq, dernier Premier ministre de Hosni Moubarak et ancien chef d’état-major de l’armée de l’air, l’affrontera donc au second tour. Ainsi, le prochain président sera soit un partisan de l’Etat islamique, soit un ponte de l’ancien régime. Chez les militants pro-démocratie laïque, le désarroi est profond. Ahmed Khairy, porte-parole du Parti des Egyptiens libres, une formation libérale, résume cette confrontation à “un affrontement entre un islamo-fasciste et un militaro-fasciste”. Lesquels tentent de rassurer comme ils peuvent avant le second tour : l’islamiste Mohamed Morsi promet ainsi de “ne pas imposer aux femmes de porter le hijab” et s’engage à respecter leur droit “à travailler dans tous les domaines”. De son côté, le cacique de l’ancien régime, dont la validité de la candidature est encore soumise à une décision de justice, assure qu’“il n’y aura pas de retour en arrière”. 

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