Grand vainqueur des législatives algériennes, le parti de Abdelaziz Bouteflika n’a pourtant attiré que 17 % des suffrages exprimés et seulement 6 % des électeurs inscrits.
Avec 221 sièges sur 462, l’inamovible Front de libération nationale (FLN) a remporté une large victoire lors des élections législatives du 10 mai. Mais ce succès soulève de nombreuses interrogations. Primo, les accusations de fraude pleuvent : plus de 160 recours ont été déposés auprès du Conseil constitutionnel. Le président d’un parti islamiste, Abdallah Djaballah, a clairement accusé le pouvoir d’avoir “truqué” les élections en faveur des partis “de l’administration”. Secundo, à supposer que les chiffres officiels soient fidèles à la réalité, le mode de scrutin a largement favorisé l’ex-parti unique. En effet, les sièges ont été attribués dans chaque circonscription électorale suivant la règle de la proportionnelle, mais en excluant les partis ayant obtenu moins de 5 % des voix. Ce système a clairement bénéficié au FLN : avec 1,32 millions de voix (17 %) sur les 7,63 millions de suffrages exprimés, il a obtenu 221 députés sur 462, soit 48 % des sièges. Chaque député FLN a donc été élu avec une moyenne de 5993 voix, tandis qu’un député de la liste des “Indépendants” (671 190 voix, 19 sièges) a eu besoin d’attirer 35 326 électeurs. Avec un tel système, plus on multiplie les “petits” partis, plus les “grosses” formations remportent de sièges. Avant les élections, le pouvoir avait autorisé la création d’une vingtaine de nouvelles formations. Ceci explique-t-il cela ?
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