“Je suis fan du Real”

 

Smyet bak ?

Ahmed Amrani.

 

Smyet Mok ?

Kenza Chabaâ.

 

Un lien avec le peintre ?

Ils sont cousins.

 

Nimirou d’la carte ?

K5652.

 

Le Maroc a retiré sa confiance à Christopher Ross, envoyé spécial du SG de l’ONU au Sahara. Pouvons-nous vraiment nous permettre un clash avec les Nations Unies aujourd’hui ?

Il n’y a aucune raison de penser qu’il existe un clash ou des tensions entre le Maroc et le secrétariat général de l’ONU, ou qu’il pourrait y en avoir. Nous avons confiance en M. Ban Ki-moon, notamment concernant les démarches qu’il jugera bon d’entreprendre pour redonner une dynamique positive au processus de négociation.

 

Le royaume a déjà obtenu, en douceur, la démission d’envoyés spéciaux “dérangeants”. Pourquoi avoir changé de méthode avec Ross ?

Il n’y a ni méthodes douces ni méthodes fortes, mais des approches qui fonctionnent et d’autres qui ne fonctionnent pas. Dans ce cas, nous avons constaté, après une évaluation globale du processus, que les négociations s’étaient enlisées à tel point qu’on est passé d’une phase d’impasse sans négociations à une phase d’impasse dans les négociations. La décision souveraine du Maroc de retirer sa confiance à M. Ross intervient après plusieurs mises en garde. Elle n’a donc rien d’inattendu.

 

Sinon, qu’est-ce que ça fait d’avoir un ministre politique aux Affaires étrangères ?

Il ne faut pas oublier que la diplomatie est un métier qu’on apprend jour après jour, qui repose sur des fondamentaux établis par Mohammed VI et par la Constitution. En tant qu’homme politique, Saâd-Eddine El Othmani apporte une vision et une approche pour le traitement des dossiers. D’ailleurs, il n’est pas le premier ministre politique à diriger le département.

 

Posons la question autrement. M. El Othmani est-il un diplomate-né ou un psy qui apprend vite ?

C’est un homme vif qui prend la peine d’écouter, ce qui est une qualité. Il lit beaucoup également et dispose d’une grande capacité d’absorption. Il ne découvre pas la diplomatie dans la mesure où il a déjà été parlementaire et président de la commission des Affaires étrangères.

 

Avant d’intégrer le gouvernement, vous étiez SG de l’Union pour la Méditerranée (UPM) à Barcelone. On a fait appel à vous parce que vous vous ennuyiez à l’UPM ou parce que le département est trop gros pour El Othmani ?

On a fait appel à moi pour que je mette mon réseau et mon expérience au service de mon pays, afin d’apporter ma contribution à la construction d’un Maroc moderne. Cela dit, certains pays ont jusqu’à trois ministres des Affaires étrangères pour pouvoir faire face à un agenda diplomatique de plus en plus chargé. Avec M. El Othmani, nous formons un tandem qui fonctionne bien.

 

Vous avez renoué en 2012 avec l’Istiqlal. Comment se sont passées les retrouvailles ?

Je suis né dans ce parti. A 7 ans, j’ai rejoint les scouts de l’Istiqlal avant d’intégrer successivement en 1974 la jeunesse du parti, l’UGEM (Union générale des étudiants du Maroc), puis le conseil national en 1978. Mais en tant que cadre aux Affaires étrangères, je passais de longs séjours à l’étranger. Je ne pouvais pas être physiquement présent pour participer à la vie du parti. Aujourd’hui, j’ai naturellement retrouvé ma place dans cette formation qui est avant tout une école où l’on apprend des valeurs qui forment le socle de l’identité marocaine.

 

ça vous rassure de savoir que Taïeb Fassi Fihri est toujours dans le circuit ?

C’est un homme qui a beaucoup apporté à ce département. Un diplomate talentueux qui a une grande maîtrise des dossiers et des questions inscrites à l’ordre du jour de l’agenda international. Je suis heureux de savoir qu’il continue à contribuer à la promotion des intérêts du pays.

 

Vous vous parlez souvent ?

Oui. On s’est parlé la semaine dernière par exemple. N’oubliez pas que Si Fassi Fihri, ou TFF pour les intimes, est d’abord un ami avec lequel j’ai longtemps travaillé.

 

Vous avez été diplomate sous Hassan II et sous Mohammed VI. Quel style préférez-vous ?

Ils ont chacun leur style mais les fondamentaux n’ont pas changé. Le Maroc a toujours été un acteur agissant et respecté sur la scène internationale. Aujourd’hui, de nouvelles thématiques émergent, comme la lutte antiterroriste ou le respect de l’environnement. Le royaume apporte sa contribution dans tous ces domaines. Et puis il y a le différend du Sahara qui reste la cause numéro 1 de la diplomatie marocaine.

 

Le départ de Bouteflika aidera-t-il à la construction du Maghreb et la résolution de ce conflit ?

Ce n’est pas une histoire de personnes, mais de volonté politique. Aujourd’hui, le Maghreb à un rendez-vous avec l’histoire et il incombe aux cinq pays de la région de tout mettre en œuvre pour ne pas le rater.

 

Le Maroc n’a-t-il pas manqué l’un de ces rendez-vous en se retirant des obsèques d’Ahmed Ben Bella ?

Nous envoyons des signaux positifs quotidiennement à l’Algérie. Des délégations ministérielles importantes s’y rendent régulièrement car nous estimons que 35 ans d’adversité suffisent. Il est temps de tourner la page et de travailler sur le développement régional, sur la libre circulation des biens et des personnes.

 

Que pensez-vous des hommes politiques qui deviennent ambassadeurs ?

Je crois que le ministère des Affaires étrangères dispose de diplomates chevronnés disposés à servir leur pays avec abnégation. Je ne dis pas que les diplomates politiques ne peuvent pas réussir, mais je reste convaincu qu’il est préférable qu’un ambassadeur soit un diplomate de carrière.

 

Vous avez été consul à Barcelone puis SG de l’UPM dans la même ville. Alors Si Amrani, Barça ou Real ?

Je suis un Madridista pur et dur. Un jour, lors d’un déjeuner avec l’ancien Chef du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero, Miguel Angel Moratinos, son ministre des Affaires étrangères, a dit : “Amrani est un bon diplomate, mais il n’a qu’un seul défaut : son amour pour le Real”.

 

Donc vos séjours à Barcelone ont dû être un véritable supplice…

Pas du tout. Je respecte Barcelone et les Catalans me le rendent bien. Quand j’étais consul, Pep Guardiola, encore joueur à l’époque, était mon voisin. Lorsqu’il a annoncé son départ, mon fils lui a d’ailleurs adressé un message très émouvant. 

 

Antécédents :

 

  • 1953. Naît à Tanger.
  • 1978. Entre au ministère des Affaires étrangères.
  • 1996. Devient consul général du Maroc à Barcelone.
  • 2001. Est nommé ambassadeur au Mexique.
  • 2011. Décroche le poste de SG de l’Union pour la Méditerranée.
  • 2012. Intègre le gouvernement Benkirane.

 

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