Sahara. Christopher Ross non grata

Rien ne va plus entre le Maroc et Christopher Ross, envoyé onusien au Sahara. Pourquoi le royaume lui a-t-il retiré sa confiance ? Que risque-t-il de se passer ?

Selon la diplomatie marocaine, qui a ouvertement critiqué l’impartialité de l’émissaire des Nations Unies, la décision du royaume a été mûrement réfléchie. Une première ! “Bien que le Maroc ait récemment averti et mis en garde l’envoyé personnel, celui-ci a préféré poursuivre ses actions, ses déclarations et ses initiatives inacceptables et contrevenant aux prérogatives de son mandat”, a affirmé Youssef Amrani, ministre délégué, devant les députés à la première chambre. En fait, “Ross, dès le départ de sa mission, s’est focalisé sur la question des droits de l’homme. Dans son dernier rapport, il a même tenté de forcer l’élargissement des prérogatives de la Minurso, ce que le Maroc considère comme une atteinte à sa souveraineté”, nous explique une source diplomatique. Mais la goutte qui a fait déborder le vase reste la visite que l’envoyé spécial comptait effectuer au Sahara, du 17 au 23 mai. Une période qui coïncide avec les habituelles festivités célébrant la création du Polisario, et qui connaît généralement quelques débordements au Sahara. “La présence de Ross allait être exploitée par les indépendantistes pour organiser de grosses manifestations, voire provoquer les forces de l’ordre”, analyse notre source. Et maintenant que risque-t-il de se passer ? “Les négociations entre le Maroc et le Polisario sont basées sur le consensus. Le Conseil de sécurité sera obligé de nommer un nouveau médiateur que les deux parties accepteront. Mais Ross risque de démissionner avant cela”, explique un acteur associatif sahraoui.

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