Le 12 mai, la police mauritanienne a arrêté une quinzaine de militants qui manifestaient pour la libération de Birame Ould Dah, le chef d’une ONG anti-esclavagiste. Arrêté fin avril, ce descendant d’esclaves noirs est accusé de “violation des valeurs islamiques du peuple mauritanien”, pour avoir organisé un autodafé de livres religieux “justifiant” l’esclavage. Avec neuf autres militants, Birame Ould Dah avait fait brûler des ouvrages de référence en sciences islamiques, reprochant à leurs auteurs d’avoir justifié la pratique de l’esclavage au nom de l’islam. Selon eux, l’incinération visait donc à “débarrasser la Mauritanie d’ouvrages musulmans dépassés qui incarnent et soutiennent la légalité de la pratique de l’esclavage”. Mais des milliers de Mauritaniens y ont vu une attaque frontale contre la religion et ont manifesté pour exiger “vengeance” contre ces militants. L’ONG de Birame Ould Dah, l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), a dénoncé ces derniers mois plusieurs cas d’esclavage en Mauritanie, où cette pratique n’est officiellement interdite que depuis 1981.
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