Six pays du Golfe réfléchissent sérieusement à un projet d’union politique. L’Arabie saoudite et Bahreïn pourraient l’inaugurer, au grand dam de l’Iran. Explications.
Créé en 1981, deux ans après la révolution islamique chiite à Téhéran, qui menaçait de s’exporter dans les monarchies sunnites du Golfe, le Conseil de coopération du Golfe (CCG) réunit l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, Oman, le Qatar et le Koweït. Ces six monarchies, dont deux seulement disposent d’un parlement élu, contrôlent 40% des réserves pétrolières mondiales et le quart des réserves de gaz. Elles abritent 42,1 millions de personnes, dont 20 millions d’étrangers. Et elles pourraient bien, à terme, ne former plus qu’un seul et unique Etat. C’est en tout cas ce dont ont discuté leurs dirigeants, réunis le 14 mai à Ryad. Lancée en décembre par le roi d’Arabie saoudite, l’idée a été si bien accueillie par la monarchie de Bahreïn que les deux pays sont pressentis pour être les premiers à se regrouper au sein de cette union politique. Mais à Bahreïn, le projet est loin de faire l’unanimité. Le chef du Wefaq, principal groupe de l’opposition chiite, a exigé que le projet soit soumis par référendum à la population, majoritairement chiite. Une réaction logique puisqu’en 2011, ce sont les forces saoudiennes qui sont intervenues à Bahreïn pour défendre la dynastie sunnite face au mouvement de révolte de la majorité chiite, accusée d’être soutenue par l’Iran. A Téhéran, une grande partie des membres du parlement se sont empressés de “condamner” le projet d’union.
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