Tunisie. Nessma (à moitié) condamnée

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Poursuivi pour avoir diffusé le film Persépolis, le directeur de Nessma a été condamné à une amende de 2400 dinars (13 200 DH). Il risquait la prison ferme.

Ni acquittement, ni prison ferme. En condamnant Nabil Karoui à une faible amende, la justice a tenté de couper la poire en deux, et de ménager à la fois les salafistes et les modernistes. Le 3 mai, le Tribunal de Première instance de Tunis a jugé le patron de la chaîne Nessma coupable de “diffusion au public d’un film troublant l’ordre public et portant atteinte aux bonnes mœurs”, mais il a annulé les poursuites en ce qui concerne les griefs d’“atteinte au sacré”, selon une déclaration de son avocat, Maître Abada Kefi, à l’agence AFP. Film d’animation franco-iranien, Persépolis raconte les dérives du régime iranien à travers les yeux d’une petite fille. Il comporte une scène où Allah est représenté, ce que d’aucuns ont considéré comme un blasphème. Un technicien de la chaîne et une responsable de la version en dialecte tunisien du film ont été également jugés et condamnés à une amende de 1200 dinars (6600 DH) chacun. “Ce jugement est une atteinte à la liberté de la presse. On espérait un acquittement pur et simple en cette journée mondiale de la liberté de la presse [le 3 mai]”, a déploré Me Abada Kefi. La défense a prévu d’interjeter appel. “M. Karoui aurait pu être condamné à une peine allant de trois à six mois de prison ferme au regard des chefs d’accusation”, a quant à lui regretté un avocat de la partie civile (accusation), Rafik Ghak.

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