Entretien. “Le marché stagne”

La Compagnie marocaine des œuvres et objets d’art (CMOOA) organise une vente aux enchères le 19 mai, entre orientalisme et art moderne marocain. L’occasion de faire le point avec son dirigeant, Hicham Daoudi.

Cette vacation regroupera de grands noms européens, comme Majorelle ou José Cruz Herrera, aux côtés de Marocains comme Chaïbia Tallal ou Jilali Gharbaoui. A-t-on toujours besoin de la béquille orientaliste pour vendre l’art moderne de chez nous ?

Les Marocains sont très friands des œuvres orientalistes, qui leur rappellent leur patrimoine. Les casbahs, les tenues vestimentaires ancestrales, ça parle à tout le monde. En revanche, nos acheteurs se reconnaissent moins dans l’art abstrait marocain.

Récemment, plusieurs galeries réputées ont été contraintes de mettre la clé sous la porte, et d’autres connaissent de sérieuses difficultés financières. Peut-on parler de crise du marché de l’art marocain ?

La valeur des œuvres mises sur le marché n’a pas chuté, mais elle n’a pas augmenté non plus. Le marché stagne : les résultats que nous avons obtenus en 2011 sont égaux à ceux de 2010. On parvient toujours à vendre, mais à l’image de la majorité des entreprises marocaines, nous devons faire face à des délais de paiement très longs et à une clientèle qui marchande de plus en plus.

Le Printemps arabe a boosté la cote de certains artistes marocains à l’international. Avez-vous constaté le même effet au Maroc ?

Pas vraiment, car le marché marocain n’est pas en phase avec le marché international. La plupart des collectionneurs se documentent peu, et ignorent ce qui se passe à l’étranger.

 

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