De toutes les malédictions qui se sont abattues ces derniers temps sur le peuple syrien, la plus improbable est celle de la mission des observateurs de l’ONU. Non point, bien sûr, que ces pauvres bougres que l’on a parachutés au compte-gouttes, sans armes, sur un véritable volcan en éruption soient d’une quelconque manière acquis à la cause de l’oppresseur. Ce qui pose problème, c’est l’énormité de la tâche qui leur est confiée en regard des moyens dont ils disposent. Placés sous l’étroite surveillance des forces gouvernementales, les Casques bleus ne peuvent observer que ce que leurs cerbères veulent bien leur laisser voir. Dans ces conditions, ils ne font que couvrir la vaste supercherie à laquelle se livre le régime baasiste en souscrivant au plan de Kofi Annan. Et cette mission menace de tourner à la catastrophe, dans la mesure où le régime s’en sert de manière vicieuse pour piéger les citoyens. Que ces derniers s’avisent d’approcher les observateurs en tournée… et les représailles s’abatteront impitoyablement sur eux sitôt la mission onusienne repartie. Il n’est guère surprenant, dès lors, que les appels à l’intervention extérieure se multiplient au sein de l’opposition syrienne, qui ne brille pas pourtant par sa cohésion.
L’Orient le jour (Liban), le 28 avril.
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