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Cahier des charges du Palais

Le Chef du gouvernement nous a habitués à faire des confidences sur ses rencontres avec le roi. Là, on est impatient de l’entendre parler de sa dernière entrevue avec Mohammed VI. Celle du dimanche 22 avril. Car c’est sans doute la réunion la plus importante, jusque-là, entre les deux hommes. Il s’agissait de traiter un dossier chaud : le fameux cahier des charges des chaînes publiques. D’où d’ailleurs la présence exceptionnelle à cette entrevue des ministres Abdellah Baha et Mustapha El Khalfi. Qu’a donc dit le roi au sujet de cette affaire ? A-t-il vraiment “rappelé Benkirane à l’ordre” comme titrait une partie de la presse ? Ou plutôt a-t-il “encouragé ses ministres à poursuivre leur effort de réforme”, comme rapporté par d’autres confrères ? Est-ce suite à cette réunion que la décision a été prise de reporter la publication au Bulletin Officiel de ces cahiers des charges ? Vont-ils être retouchées avant d’entrer en vigueur ? Là, le Chef du gouvernement nous fait des cachotteries. Il reste muet au sujet de toute cette histoire. En revanche, il a jugé utile de démentir des propos critiques sur l’entourage royal qu’il aurait tenus lors d’une réunion de son parti. Des propos qu’il assumait quand il était en campagne électorale mais qu’il ne se permet plus aujourd’hui de prononcer. Normal, Benkirane lui-même fait désormais partie de l’entourage royal. Et comme cet entourage, il a fait vœux de silence. Cela fait certainement partie du cahier des charges quand on bosse pour le boss.

30 millions d’amis

L’information est ancienne, mais récemment elle a fait le buzz sur Internet : en raison de l’épizootie de la peste équine (pour en savoir plus, voir le Larousse vétérinaire), l’Union Européenne a interdit l’importation des équidés en provenance du Maroc. Si la nouvelle est passée inaperçue, c’est qu’il n’existe aucune association ou organisation professionnelle structurée qui défend les 7mirs. Car c’est l’animal le plus méprisé par nos concitoyens qui, eux-mêmes confrontés à la 7ogra ou aux ta7mirit à longueur de journée, chargent à fond la pauvre bête. Tous les 7mar ou bikheer du royaume devraient alors se révolter contre cette injustice, se réunir dans un collectif qui proposerait une série de mesures pour rétablir l’honneur de tous les 7mirs du Maroc. Voici une série de propositions de mesures à prendre d’urgence. Et tant pis si certains y voient des âneries :

• Créer une société publique pour l’encouragement du 7mar, un peu sur le modèle de la Société royale pour l’encouragement du cheval (SOREC). On pourrait même marocaniser le PMU en lançant les courses de 7mirs… Cette attraction touristique originale pourrait rapporter gros si Arryadia arrive à refourguer les droits télé à Equidia.

• Remplacer cette vache -qui sort tout droit d’une pub de Kiri- figurant sur l’affiche officielle du Salon international de l’agriculture de Meknès, par une tête de 7mar bien de chez nous. Après tout, le 7mar est le meilleur ami de l’agriculteur marocain…

• Criminaliser les sévices sexuels contre les 7mirs, pratique répandue dans nos campagnes et qui reste impunie. On pourrait au moins faire l’effort d’intégrer les 7mirs dans ce fameux article 475 (tiens, on l’a oublié celui-là) qui permet au violeur de réparer son crime en épousant sa victime.

• Contraindre Apple à mettre le braiment comme sonnerie par défaut sur tous les futurs iPhone 5 vendus au Maroc. Et pourquoi pas créer une application gratuite qui permettrait de doubler le tharnite en arabe fos7a.

Le patron est une patronne

Tout porte à croire que le futur président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) sera une femme. Meriem Bensalah, l’héritière du groupe Holmarcom, serait la candidate unique pour les élections du patronat qui devraient se tenir le 16 mai prochain. A première vue, c’est une excellente nouvelle. Le patronat marocain sera pour la première fois de ses 67 ans d’existence incarné par un visage féminin. En plus, la candidate est une businesswoman avisée, compétente et appréciée par ses pairs. Là où elle passe, elle laisse plutôt une bonne impression. On ne peut donc qu’applaudir son accès à un poste aussi prestigieux. Mais la victoire qui se profile ne sera pas si belle que cela. On a l’impression que les patrons élisent une femme pour faire un pied de nez au gouvernement Benkirane qui ne compte qu’une seule femme ministre. Pourtant, le patronat n’est pas le mieux placé pour donner des leçons sur cette thématique : la parité n’a jamais été son fort. Pour preuve, dans les 30 fédérations affiliées à la CGEM il n’y a pas une seule femme présidente. Idem pour les 18 commissions de la Confédération. Cela aurait été plus significatif si Meriem Bensalah avait eu, en face d’elle, un adversaire. Elle mérite bien plus que cette éventuelle victoire sans concurrence. 

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