Le collectif Culture libre vient d’organiser sa première action aux Abattoirs de Casa. TelQuel y était.

Abattoirs de Casablanca, 22 avril 2012. Il y a beaucoup de monde sur la place centrale. La friche culturelle de Hay Mohammadi accueille ce dimanche une journée de débats, concerts et de théâtre. Et c’est Culture libre qui régale. Le collectif, à l’origine de ce happening baptisé Manbita Al A7rare (littéralement, “Berceau des hommes libres”, comme dans notre hymne national) a choisi la liberté comme thème pour cette action. Forcément… Face au public, les comédiennes Latifa Ahrrare et Amal Ayouch, le cinéaste Lahcen Zinoun et tous ceux qui ont pris la peine de faire le déplacement, causent culture. Sur la scène, le réalisateur Mohamed Achaour, membre du collectif, introduit, en véritable maître de cérémonie, les artistes venus animer l’après-midi : Oum, Haoussa, Moby Dick… Aadel Essaadani, membre également de Culture Libre, ne boude pas son plaisir : “Vu la diversité du public présent ce jour-là, c’est un succès”. Alors, on veut en faire plus, forcément… La prochaine action que souhaite mener Culture libre : accueillir une personnalité du PJD, pour débattre du rôle de la culture et de sa place dans la société. Aadel Essaadani explique la démarche : “Nous voulons sensibiliser le public à la nécessité de différencier la notion de ‘culture’ de celle de ‘l’identitaire’, à l’heure où certains politiciens font l’amalgame. Nous tenons aussi à rappeler aux officiels et aux élus ce qu’est une vraie politique culturelle, leur dire que financer une entreprise culturelle n’autorise pas à s’immiscer dans sa programmation.” Forcément, mais ça va mieux en le disant.