Algérie. Des élections, pour quoi faire ?

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La campagne électorale pour les législatives du 10 mai prochain a commencé. Bouteflika a beau multiplier les appels au vote, les foules ne sont pas passionnées.

Ca devait être l’élection du renouveau, celle de la revitalisation de la vie politique algérienne. Après les émeutes de janvier 2011 (cinq morts et plus de 800 blessés), Abdelaziz Bouteflika a autorisé la création de 23 nouveaux partis, censés renouveler l’offre politique. Mais beaucoup d’Algériens, lassés d’entendre répéter les mêmes vaines promesses à chaque scrutin, s’en moquent. Et dans leurs meetings, les candidats “prêchent dans des salles clairsemées, voire affreusement vides”, remarque le quotidien El Watan. Le parti du président a même dû annuler un rassemblement, faute de public. “Les réformes politiques qui ont conduit à ce scrutin n’ont rien changé dans le quotidien des Algériens, [qui] sont beaucoup plus préoccupés pour le moment par les problèmes sociaux”, avance le politologue Rachid Grim, qui ajoute que la conjoncture économique n’est pas favorable. “Elle va même à l’encontre de toutes les promesses des candidats, avec la flambée vertigineuse des produits de consommation courante”, observe-t-il. Depuis début février, les prix des fruits et légumes ont flambé. La pomme de terre, aliment de base, a quasiment quadruplé passant à 120 dinars le kilo (14 DH environ) pour un salaire minimum de 18 000 dinars (2065 DH). “Le vrai grand parti en Algérie, c’est celui de l’abstention. Le peuple sait que le pouvoir se moque de lui”, conclut le politologue.

 

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