Interview. "Poursuivre L7a9ed est un délire"

Le procès du rappeur, accusé d’“outrage à corps constitué” a été reporté au 25 avril. Le point avec son avocat Omar Bendjelloun.

Vous avez rencontré le délégué général de l’Administration pénitentiaire au sujet des conditions de détention de L7a9ed. Cette démarche a-t-elle donné des résultats ?

Nous avons demandé le transfert de Mouad à une aile sécurisée qui accueille généralement les prisonniers d’opinion, car ses conditions d’incarcération s’étaient nettement détériorées par rapport à sa première détention.  Le délégué général et son adjoint se sont engagés à faire le nécessaire après avoir rencontré Mouad au “parloir-avocat” de la prison de Oukacha. Depuis, j’ai appris que des instructions ont été données pour le faire changer de cellule.

Comment va-t-il alors ?

Il se porte plutôt bien. Mouad a un moral d’acier et rien ne peut entamer son sens de l’humour.

Pensez-vous qu’une chanson de rap peut être une diffamation à l’égard de la DGSN ?

La Direction de la sûreté nationale est une grande maison, qui a protégé le Maroc du terrorisme, du grand banditisme, etc. Comment une simple chanson peut-elle déstabiliser une structure de cette envergure, au point qu’elle se constitue, officiellement, partie civile et accuse un citoyen d’“outrage à corps constitué” ? Poursuivre L7a9ed est un pur délire qui reflète, à lui seul, l’état d’esprit du régime politique. En France, par exemple, des groupes de Gangsta Rap sont allés jusqu’à appeler à “l’assassinat” des policiers ; et au summum de la sévérité de la république, ils ont écopé d’une amende de tout juste 530 euros !

 

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