Cinq ans après son inauguration, la Cinémathèque de la ville du détroit publie son Album. Une histoire illustrée du 7ème art.
D’où est venue l’obsession des cinéastes pour Tanger ? “Plus de 200 films ont eu Tanger pour décor. Certains y ont été réellement tournés, d’autres ont été filmés en studio”, rappelle l’écrivain Omar Berrada dans l’Album de la Cinémathèque de Tanger, récemment publié, qui tente de répondre, entre autres, à cette question. A grands renforts d’images tirées des archives de la Cinémathèque, l’album revient sur la longue histoire d’amour entre le 7ème art et la ville du détroit, depuis l’époque du cinéma colonial à aujourd’hui, où Leila Kilani remporte un grand succès critique avec sa chronique tangéroise Sur les planches. On y découvre de nombreuses affiches de films d’action et d’espionnage de l’après-guerre, quand Tanger était un peu la “capitale du vice, de la drogue, des femmes, du jeu et des trafiquants”, comme le suggère une bande-annonce de l’époque : Guet-Apens à Tanger, Danger à Tanger, That man from Tangier… A côté d’une interview de deux des créatrices de la Cinémathèque, Yto Barrada et Bouchra Khalili, la partie consacrée à l’histoire de la cinéphilie à Tanger est particulièrement savoureuse. Sous la forme d’un entretien collectif, des Tangérois y racontent leurs souvenirs des salles de cinéma populaires, pour la plupart disparues, où certains regardaient les films, quand d’autres allaient “peloter leur copine et fumer du kif…”.
Album Cinémathèque de Tanger de Omar Berrada et Yto Barrada, LDC Editions, 340 p., 350 DH.
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