Un soldat américain est accusé d’avoir massacré 16 civils afghans. Le parlement local demande qu’il soit jugé “devant le peuple afghan”, ce que Washington refuse.
Dans la foulée des incinérations de corans qui ont provoqué des émeutes meurtrières en Afghanistan, l’armée américaine entache son CV d’une nouvelle “bavure”. Le 11 mars avant l’aube, un sergent américain a quitté sa base de Panjwayi, un district instable de la province de Kandahar. Lourdement armé, il a abattu les occupants de trois maisons de villages alentours, dont neuf enfants et trois femmes, avant de brûler leurs corps. La chambre basse du parlement afghan a “fermement demandé” au gouvernement américain de faire en sorte que les coupables soient jugés et punis “lors d’un procès public devant le peuple afghan”. Las, le Pentagone a décidé que le sergent serait poursuivi devant la justice militaire américaine. Quand ils engagent leurs forces dans un pays avec l’accord du gouvernement local, les Etats-Unis prennent toujours soin de signer des accords stipulant que d’éventuels crimes commis par leurs militaires soient jugés par la justice militaire américaine. Barack Obama a assuré que, cette fois-ci, le soldat serait jugé “avec toute la sévérité de la loi”. Rien n’est moins sûr : après le massacre de Haditha en novembre 2005 en Irak (24 civils tués), les soldats américains ont ainsi été jugés par une cour martiale américaine. Sept ont été blanchis, un huitième condamné à 90 jours de prison, qu’il n’a jamais purgés.
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