Grima pour Rabbah

A défaut d’une grima -car on espère que ce concept disparaîtra à jamais-, Aziz Rabbah mérite une décoration. Lever le sceau de la confidentialité sur la liste des bénéficiaires des agréments du transport de voyageurs est un acte héroïque. C’est bien plus qu’une promesse électorale tenue, qu’un joli coup politique dont les dividendes vont sans doute être encaissés par le PJD aux prochaines communales, c’est surtout un processus irréversible que vient de déclencher le locataire du ministère de l’Equipement. Désormais, tout département qui gère des agréments (de quelque nature qu’ils soient) est tenu de suivre la jurisprudence Rabbah. Et il faut compter sur le Chef du gouvernement, qui a soutenu ouvertement son ministre, de mettre la pression dans ce sens. Car c’est le grand déballage qui va permettre d’en finir avec ce modèle économique archaïque de grimate pour imaginer un mode de fonctionnement plus approprié. Même Rabbah, qui a franchi ce pas, a besoin d’autres données pour concevoir une réforme globale du secteur de transport de voyageurs. Cette réforme doit tenir compte, en fait, des agréments de grands taxis qui font dans l’interurbain et qui dépendent, eux, du ministère de l’Intérieur. Il faudrait d’ailleurs bien que quelqu’un nous explique un jour sur quelle base a-t-on décidé de confier les agréments des taxis au département de l’Intérieur ? La liste toujours tenue secrète dans le ministère de Mohand Laenser pourrait sans doute contenir les premiers éléments de réponse.

 

 

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