Smyet bak ?

Jamal Mouaâtamid.

Smyet mok ?

Najat Bouziane.

Nimirou d’la carte ?

BL 115156.

Pourquoi avoir concouru pour Miss Maroc ?

C’est une occasion qui m’était offerte, je l’ai saisie sans hésiter.

Vous étiez consciente de votre beauté ou c’est votre entourage qui vous a encouragée à le faire ?

Je me vois très naturelle, normale, pas forcément belle. C’est mon entourage qui m’a encouragée à faire ce concours.

Y a-t-il eu de l’animosité entre les filles pendant la compétition ?

Pas du tout, nous étions comme une famille, même maintenant nous sommes toujours en contact.

Donc vous n’êtes pas de celles qui disent qu’il n’y a pas de solidarité entre femmes ?

J’ai toujours considéré que les femmes étaient solidaires, surtout quand il s’agit de conspirer contre un homme (rires).

A votre avis, pourquoi vous a-t-on élu Miss Maroc 2012 ?

Certainement parce que je le mérite. J’ai des atouts que j’ai mis en avant, j’ai montré ce que je valais. C’est ma personnalité et mon charisme qui m’ont permis de gagner ce titre.

Pendant la soirée, vous étiez la seule concurrente habillée en blanc, on aurait cru que vous étiez élue d’avance…

C’est la styliste qui décidait qui portait quoi. Les caftans étaient attribués en fonction de la taille, du poids, de la couleur de la peau… D’ailleurs, c’est une autre fille qui devait mettre ce caftan blanc.

Qu’est-ce que cela vous fait d’être la “plus belle fille du Maroc” ?

C’est à la fois magnifique et bizarre. J’étais une parfaite anonyme et maintenant je retrouve mon visage partout, dans la presse, à la télévision et sur Facebook.

C’est la première édition de Miss Maroc et elle se fait sous l’ère PJD. Vous ne trouvez pas cela paradoxal ?

Les précédentes tentatives d’organisation de Miss Maroc ont été avortées non pas à cause du mécontentement des islamistes mais, d’abord, parce qu’elles n’ont pas été faites dans les règles de l’art. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas.

Sur le site de Miss Monde, la vignette “Miss Maroc” est inexistante. Vous n’avez pas encore informé les organisateurs ?

Je ne concourrai pas pour le titre de Miss Monde car les inscriptions se font entre novembre et décembre et j’ai été élue trop tard, en février. Mais je concourrai pour le titre de Miss Univers.

Auriez-vous défilé en bikini lors de Miss Monde ?

Je ne l’aurais pas fait. Non pas pour caresser les islamistes dans le sens du poil, mais parce que c’est contraire à mes valeurs.

Mais le port du bikini est obligatoire…

Nous aurions eu des chances de réussir, même en enfreignant quelques règles. Notez qu’il y a encore quelques années, on croyait l’organisation de Miss Maroc impossible. Si nous respectons les conditions du comité de Miss Monde, il doit aussi se plier aux nôtres. Nous ne venons pas de la planète Mars, il est connu mondialement que le Maroc est un pays musulman.

Vous poursuivez toujours vos études ou bien vous avez pris une année sabbatique ?

Je suis toujours étudiante dans une école de commerce et de gestion à Casablanca. D’ailleurs, cet après-midi, j’assistais à un atelier de stylisme et de mannequinat.

Vous aimeriez devenir mannequin ?

Pas tellement. Je me vois plus du côté création. Je préfère être celle qui habille le mannequin que le mannequin lui-même. Un mannequin n’a pas son mot à dire.

Que veut dire pour vous le slogan de cette édition, “Traditionnellement moderne” ?

C’est ce qui définit le plus la femme marocaine. Traditionnelle car attachée aux valeurs et à la culture marocaines et moderne par son ouverture sur le monde.

Pendant la soirée, vous répondiez toutes pareillement à la question “Pourquoi mériteriez vous le titre de Miss Maroc ?”. On vous a briefé avant de monter sur scène ?

Pas du tout, on s’était briefé nous-mêmes (rires).

La plupart des autres filles aspiraient à ressembler à leurs mères et parlaient de la soumission comme d’une vertu. Ce n’est franchement pas moderne…

C’est leur vision des choses, que je ne partage pas forcément.

Quand on a annoncé votre victoire, votre réaction n’était pas typique d’une fille de votre âge. Il n’y a eu ni hurlement ni sauts de joie.

C’est cela aussi Miss Maroc : apprendre à se contrôler et à dominer ses émotions. J’ai quand même tiré une petite larmichette, je crois qu’elle n’a pas été bien visible à l’écran.

Dans une de vos sorties médiatiques, vous avez dit que vous correspondiez le plus à la beauté marocaine, authentique et naturelle. Or, ici même et dans chacune de vos photos, vous êtes maquillée.

Là, je suis maquillée légèrement et le maquillage est un mal nécessaire quand on est filmée sous les feux des projecteurs.

Quelle est votre définition de la beauté marocaine ?

Avoir la peau mate et de beaux cheveux bruns. La beauté marocaine c’est sser, el melha, ce petit quelque chose qui fait qu’une femme peut plaire sans pour autant correspondre aux canons esthétiques.

Est-ce que vous pensez que Sara Chafak, Miss Finlande 2012 d’origine marocaine, est d’une beauté typiquement marocaine ?

Oui, elle est jolie et brune, elle a hérité des bons gènes marocains (rires).

Qu’est-ce que votre titre vous a fait gagner, hormis votre couronne ?

Une Ford Fiesta, un salaire mensuel correspondant à celui d’un cadre, des chaussures, des bijoux et des voyages dont un aux Seychelles avec deux dauphines et un autre aux Emirats arabes unis.

Savez vous que le visa pour Dubaï est inaccessible aux Marocaines de moins de 30 ans ?

Non, je n’étais pas au courant et je ne sais pas encore si ça se passera à Dubaï. C’est une invitation de la part d’une chaîne émiratie qui avait couvert l’évènement. L’intérêt de ces voyages est aussi de véhiculer une autre image de la femme marocaine.

Qu’est-ce qu’on reproche à la femme marocaine à votre avis ?

Il ne s’agit pas de redorer une quelconque réputation, mais de montrer la femme marocaine sous un autre jour, en balayant les clichés. Elle est capable de faire autre chose que du couscous !

Antécédents: