Marocain, juif, antisioniste, anti-islamiste et communiste, il était un personnage unique en son genre. Il est mort le 2 décembre à Rabat, à l’âge de 77 ans. Hommage.
“Pour les militants de ma génération, c’était un maître à penser, un référent idéologique », reconnaît Nabil Benabdallah, secrétaire général du PPS où Lévy avait adhéré en 1954, époque où cette formation politique s’appelait encore le Parti communiste marocain (PCM). Né à Fès en 1934, Simon Lévy commence son parcours de militant avec la lutte pour l’indépendance du Maroc, puis celle de l’Algérie. Cofondateur de l’UNEM, puis membre de la direction de l’UMT et du PPS, ce linguiste, grand connaisseur de l’arabe dialectal, n’a jamais renié ses engagements, même quand la répression s’est abattue sur lui. “En mars 1965, il a été arrêté en marge des événements de Casablanca, se souvient Ismaïl Alaoui, ancien secrétaire général du PPS. Même sous la torture, il est resté exemplaire, fidèle à ses convictions”. Conseiller municipal à Casablanca de 1976 à 1983, Simon Lévy est pressenti pour prendre la direction du parti à la mort de Ali Yata, en 1997. Finalement, il prend de la distance et se consacre, à la tête de la Fondation du Patrimoine judéo-marocain, à la création du musée du judaïsme marocain, qu’il dirigeait depuis une quinzaine d’années. Attaché à sa terre natale, il a toujours refusé de quitter le Maroc et contestait l’idéologie sioniste qui prône l’immigration de tous les juifs en Israël. La représentante de l’Autorité palestinienne pour l’Union Européenne, Leila Shahid, était présente à son enterrement, tout comme le nouveau Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, et une foule d’officiels. Même le roi a adressé un message de condoléances, reconnaissant “ses nobles valeurs humaines” et “son nationalisme sincère”. Shalom Shamon.
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