Le siège du Conseil national de transition a été saccagé par des centaines de manifestants. Son numéro 2 a démissionné, et l’adoption de la loi électorale a été reportée.
C’est la première grave crise politique depuis la chute de Mouammar Kadhafi : le 21 janvier à Benghazi, des centaines de manifestants en colère ont pris d’assaut les locaux du Conseil national de transition. “Ils ont mis le feu à la façade, brisé des fenêtres et cassé l’une des voitures blindées qui se trouvait là”, témoigne Fathi Baja, un membre du Conseil. Des grenades artisanales ont même été jetées sur le bâtiment, avant que les protestataires ne l’envahissent et le saccagent. “Le peuple veut corriger le cours de la révolution”, scandaient-ils à l’intérieur des locaux. Depuis le 12 décembre, date de la première manifestation, le CNT est la cible de nombreuses critiques. Pendant un sit-in de plusieurs semaines, il s’est vu réclamer plus de transparence et l’exclusion des personnes ayant collaboré avec l’ancien régime. Le 21 janvier, des manifestants dénonçaient “la marginalisation des blessés” de la guerre civile. D’autres s’en prenaient aux dispositions de la loi électorale préparée par le CNT. Pour des raisons de sécurité, le Conseil s’est réuni le lendemain dans un lieu tenu secret. Il a annoncé le report de l’adoption de cette loi, qui régira le scrutin de juin prochain, d’où sortira l’Assemblée constituante qui prendra le pouvoir. Le même jour, le numéro 2 du CNT, Abdelhafid Ghoga, régulièrement critiqué pour son “opportunisme”, a présenté sa démission.
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