Ni les scandales sexuels, ni les accusations de corruption n’ont réussi à désarçonner Silvio Berlusconi. C’est finalement la crise de la dette qui le chasse du pouvoir.
En Italie comme en Grèce, les marchés financiers ont obtenu la tête du chef du gouvernement, jugé incapable d’éviter la faillite d’un pays miné par ses dettes. Le président du conseil (Premier ministre) italien paraissait pourtant indéboulonnable. Mais le 12 novembre, sous les huées et les insultes de ses opposants, Silvio Berlusconi finit par donner sa démission. Lâché par une partie de ses partisans, il vient de perdre sa majorité absolue à la Chambre des députés. En Italie, la presse y voit la fin d’une époque : celle d’un homme politique atypique, médiatiquement omniprésent, qui multipliait les déclarations iconoclastes. Depuis son entrée en politique en 1993, Silvio Berlusconi a passé dix ans au pouvoir, et aujourd’hui encore, il n’exclut pas d’y revenir un jour. En attendant, Il Cavaliere reste député, mandat qui lui permet de bénéficier de l’immunité parlementaire. Un bien précieux pour un homme poursuivi dans trois procès : l’un pour corruption, l’autre pour fraude fiscale et le troisième, le plus embarrassant, pour prostitution de mineure et abus de pouvoir (affaire Ruby, alias Karima El Mahroug). Le poste de président du conseil est récupéré par Mario Monti, ancien commissaire européen, réputé austère mais compétent, qui se fixe pour programme d’“assainir” les comptes italiens et “de reprendre le chemin de la croissance, tout en restant attentif à l’équité sociale”.
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