Egypte. Révolution, acte 2

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Craignant de voir les militaires s’éterniser au pouvoir, des milliers d’Egyptiens ont fait leur retour sur la place Tahrir. Les heurts avec les forces de l’ordre ont fait au moins 26 morts.

“Nous avons renversé seulement Moubarak, mais son régime et la junte militaire sont encore là. Ce qui se passe, c’est la suite de la révolution”. Ces mots de Hossam El Hamalawy, militant de gauche égyptien, résument bien l’état d’esprit des milliers de manifestants qui, depuis le 18 novembre, se sont de nouveau rassemblés sur la place Tahrir, au Caire. Ils réclament la remise immédiate du pouvoir à une autorité civile, en lieu et place du conseil militaire qui dirige le pays depuis la chute de Moubarak, en février. Dirigé par le maréchal Hussein Tantaoui, ce conseil est soupçonné de vouloir se maintenir au pouvoir. Les manifestants lui reprochent de ne pas tenir ses promesses de réformes et de poursuivre la politique de répression de l’ère Moubarak. Le 23 novembre, les affrontements avec les forces de l’ordre avaient déjà fait au moins 33 morts au Caire, à Alexandrie et à Ismaïliya. Le gouvernement civil de transition, qui reste sous tutelle du commandement militaire, a présenté sa démission. Il était censé rester en place jusqu’à la fin des élections législatives, qui doivent commencer le 28 novembre et s’étaler sur plusieurs mois. L’armée s’est engagée à rendre le pouvoir aux civils après une élection présidentielle qui doit suivre les législatives. D’après le maréchal Tantaoui, le scrutin se tiendra mi-2012.

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