Connu pour ses critiques répétées du gouvernement chinois, l’artiste Ai Weiwei risque la prison pour fraude fiscale. Des milliers de Chinois se mobilisent pour l’aider à régler sa dette.
Le 1er novembre, le fisc chinois a mis en demeure Ai Weiwei et l’a sommé de régler 15 millions de yuans, soit près de 20 millions de dirhams. En cause, des impôts impayés et des amendes dues par une société pour laquelle il travaille, mais dont il n’est pas le gérant. “L’avertissement dit que j’ai quinze jours pour régler, explique alors l’artiste. Si on ne paie pas, ils peuvent vous jeter en prison, éventuellement pour une durée allant jusqu’à sept ans”. Selon lui, cet impôt est “inique” et n’est qu’une manière de le punir pour avoir récemment critiqué le régime dans l’hebdomadaire américain Newsweek. Au printemps dernier, Ai Weiwei, âgé de 54 ans, avait passé près de 81 jours en prison, dans des conditions dégradantes et dans un lieu tenu secret. Pendant tout ce temps, “les policiers ne faisaient référence qu’à ma subversion au pouvoir de l’Etat”, a expliqué l’homme, pourtant officiellement détenu pour évasion fiscale. Aujourd’hui, le sculpteur, poète et architecte tente de réunir les fonds qui lui éviteront de retourner en prison. Moins d’une semaine après son appel à l’aide, il avait déjà réuni plus du tiers de la somme réclamée par le fisc, auprès de 20 000 donateurs. Mais une autre menace plane déjà sur lui : selon un quotidien officiel chinois, Ai Weiwei pourrait être accusé de “collecter des fonds illégalement”.
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