Prix Goncourt 2008 avec Syngué sabour, Pierre de patience, l’écrivain afghan Atiq Rahimi adapte son roman au cinéma. Le tournage a eu lieu chez nous.
Il aurait bien aimé tourner son film à Kaboul, mais “pour des raisons logistiques”, Atiq Rahimi a préféré filmer à Casablanca. “En Afghanistan, il y a toujours des attentats. Les compagnies d’assurances n’y assurent pas les tournages”, confie à TelQuel le Prix Goncourt 2008, exilé à Paris depuis une trentaine d’années. En cette fin d’octobre, les quatre semaines de production arrivent à terme. Mais il reste du travail. Des figurants vêtus à l’afghane se baladent au milieu des lieux de tournage : les vestiges de la cité des ingénieurs de l’ancienne cimenterie Lafarge, au quartier des Roches Noires de Casablanca. Une friche industrielle abandonnée, qui ressemble à “un quartier frappé par la guerre, par la détresse”. C’est exactement ce qu’Atiq Rahimi cherchait pour représenter le Kaboul du milieu des années 1990, où se déroule son roman. Syngué sabour, Pierre de patience (éd. POL), raconte l’histoire d’une femme (campée par l’Iranienne Golshifteh Faharani) au chevet de son mari, un combattant tombé dans le coma après avoir reçu une balle. Devant ce corps désormais inoffensif, elle va exhumer ses sentiments trop longtemps refoulés, du fait de la violence des hommes. Elle va exprimer sa haine, ses peines, mais aussi ses envies, notamment sexuelles. Un cri de liberté, dont l’adaptation cinématographique sortira en 2012.
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