L’écrivain Abdellatif Laâbi lance un appel réclamant la levée de l’interdiction du roman de Mohamed Leftah, Le Dernier Combat du Captain Ni’mat Un livre traitant d’homosexualité, mais surtout un bon livre.
Pour Abdellatif Laâbi, la cause est entendue : si les librairies marocaines n’ont toujours pas reçu le dernier roman posthume de Mohamed Leftah, c’est parce qu’il est victime d’une mesure d’interdiction. Sorti en France il y a près d’un an, Le Dernier Combat du Captain Ni’mat (éd. la Différence) décrit l’idylle entre un aviateur égyptien et son domestique. C’est surtout “un livre somptueux”, dixit Laâbi, qui dénonce “l’hypocrisie” entourant les cas de censure. En fait, aucun livre n’est formellement interdit au Maroc, mais plusieurs ouvrages édités à l’étranger ont attendu très longtemps leur autorisation de diffusion au Maroc, censée être délivrée par le ministère de la Communication… “Il faut acculer les responsables à s’exprimer, estime Abdellatif Laâbi. Le ministère de la Communication doit dire clairement si le livre est censuré ou pas”. Dans la pétition qu’il vient de publier sur Internet (ipetitions.com/petition/lefta), l’écrivain qualifie cette interdiction de facto d’“insulte à l’intelligence et à la soif de connaissance du lecteur marocain”. Rendu public le 6 novembre, l’appel avait déjà été signé, deux jours plus tard, par une centaine de personnalités et d’anonymes, dont Tahar Ben Jelloun (écrivain), Mahi Binebine (artiste), Fouad Bellamine (peintre), Abderrahim Kassou (président de l’association Casamémoire) et Mostafa Miftah (militant PSU).
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